L’OMS propose des stratégies pour prévenir l’âgisme dans l’intelligence artificielle

L’âgisme est une discrimination liée à l’âge touchant les jeunes (surtout en Europe) et les personnes vieillissantes. L’OMS, après avoir publié le “Rapport mondial sur l’âgisme”, dans lequel elle propose des stratégies pour prévenir et contrer l’âgisme, vient de publier une nouvelle note d’orientation, “L’âgisme dans l’intelligence artificielle pour la santé” qui souligne les avantages et les dangers de l’intelligence artificielle pour les personnes âgées.

L’âgisme est le fait de traiter les gens différemment suivant leur âge, ce qui entraîne des préjudices et des injustices. On peut le faire de façon totalement inconsciente et même se l’appliquer à soi-même (“tu es trop jeune pour”, “je suis trop vieux pour”). Ces préjugés et discriminations ressortent dans le débat public et sont diffusés via les médias sociaux. L’âgisme concerne aussi le genre, la race ou le handicap, avec des conséquences négatives sur la santé et le bien-être des personnes.

Dans notre société basée sur le culte de la performance, les personnes âgées sont  particulièrement impactées par ce phénomène. Par exemple, bien qu’à la retraite, elles peuvent vouloir de continuer de travailler pour leur bien-être ou par besoin financier mais elles ont beaucoup de mal à obtenir un entretien d’embauche. Aux USA, Facebook ads empêcherait qu’elles aient accès aux offres d’emploi… Le sentiment de ne plus rien apporter à la société entraîne une baisse d’estime de soi-même, un isolement social voire une dépression… Un des préjugés touchant aux personnes âgées concerne leur rapport aux nouvelles technologies.

L’âgisme dans l’intelligence artificielle pour la santé

La gérontechnologie s’intéresse aux problèmes liés au vieillissement et à la recherche de technologies permettant de les résoudre. Ces dernières ne reposent pas toutes sur l’IA mais celle-ci offre un grand intérêt pour la surveillance à distance lors de soins de longue durée permettant le maintien à domicile et le développement de médicaments liés au vieillissement par exemple. Cet énorme potentiel que représente l’IA pour les soins de santé pour les seniors ne doit cependant pas introduire ou exacerber l’âgisme. Pourtant, les bases de données peuvent être biaisées et l’amplifier.. Ainsi, les hommes âgés bénéficieraient de soins plus poussés que les femmes du même âge. Pendant le Covid-19, l’âge a été un critère de sélection pour l’accès aux soins intensifs et la réanimation de l’âge, durant les phases les plus critiques de la pandémie de Covid-19

L’encodage de stéréotypes, préjugés ou discrimination dans la technologie de l’IA peut compromettre la qualité des soins de santé pour les personnes âgées, réduire les  intergénérations. L’OMS déclare :

“Pour garantir que les technologies d’IA jouent un rôle bénéfique, l’âgisme doit être identifié et éliminé de leur conception, de leur développement, de leur utilisation et de leur évaluation.”

L’OMS présente huit considérations qui permettraient de garantir que les technologies d’IA pour la santé luttent contre l’âgisme et que les personnes âgées sont pleinement impliquées dans les processus, systèmes, technologies et services qui les affectent :

  • Des technologies d’IA développées par et avec les seniors;
  • Équipes de datascientists d’âges divers : les équipes de data science chargées de sélectionner, valider et appliquer les données doivent inclure des personnes âgées  et être bien équilibrées;
  • Collecte de données incluant l’âge : les développeurs devront s’assurer que les données d’IA sont exactes, complètes et représentatives de tous les âges;
  • Investissements dans l’infrastructure numérique et le numérique;
  • Droits des personnes âgées au consentement et à la contestation : les personnes âgées doivent décider des technologies d’IA à utiliser, de la manière dont elles le seront en complément ou à la place des soins et traitements prodigués par les
    soignants et le cas échéant, revenir sur leur consentement;
  • Des cadres de gouvernance et des réglementations pour autonomiser et travailler avec des personnes âgées;
  • Des cadres de gouvernance et des réglementations pour autonomiser
    et travailler avec des personnes âgées;
  • Un processus d’éthique robuste, en particulier dans les universités, sans but lucratif.
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