En 2022, face aux tensions géopolitiques régionales (menaces nucléaires de la Corée du Nord, pressions de la Chine sur Taïwan) et mondiales (guerre entre la Russie et l'Ukraine), le Japon a révisé sa Stratégie de sécurité nationale (NSS) adoptée en 2013 pour renforcer la défense nationale et promouvoir la paix et la stabilité de la région. Il a décidé de doubler son budget de la défense d'ici 2027, d'investir dans des technologies avancées et de renforcer les capacités des FAD (Forces japonaises d’autodéfense).
L'annonce du ministère de la Défense survient alors que les FAD peinent à recruter et manquent de capacités pour exploiter la puissance des nouvelles technologies. La nouvelle politique de l’IA vise à remédier à ces défis en priorisant son application dans plusieurs domaines clés où elle permettra "d'accélérer la prise de décision, assurer la supériorité des capacités de collecte et d’analyse d’informations, réduire la charge du personnel et économiser la main-d’œuvre".
Les sept domaines prioritaires identifiés sont la détection et l'identification de cibles à l'aide d'images radar et satellites, la collecte et l'analyse de renseignements, le développement de ressources militaires sans pilote, le soutien logistique, le commandement et le contrôle, la cybersécurité et l'efficacité du travail administratif.
En observant que les États-Unis prévoient d’utiliser l’IA pour intégrer divers systèmes et analyser de grandes quantités de données afin d’améliorer la prise de décision, et que la Chine cherche à moderniser son armée en utilisant l’IA, notamment pour ses systèmes d’armes autonomes, la politique de base souligne l’urgence pour le Japon de s’adapter aux nouvelles méthodes de guerre tout en augmentant son efficacité opérationnelle.
"Nous sommes à un tournant décisif : soit nous devenons une organisation efficace et innovante grâce à l’utilisation de l’IA, soit nous restons une organisation inefficace et dépassée", indique-t-elle.