Lors du Trustworthy AI Summit, l'European Trustworthy AI Association (ETAIA) a confirmé son rôle émergent dans la structuration de l’écosystème européen autour de l’IA responsable et industrielle. Issue de la dynamique initiée par le programme Confiance.ai, l’association s’est donnée pour mission de faciliter la conception et la validation de systèmes d’IA fiables, explicables et conformes aux réglementations, en s’appuyant sur des outils open source.
 
Créée début 2025, ETAIA a rallié en quelques mois une trentaine de membres, de l’aéronautique à la défense en passant par l’énergie et la recherche, et attire déjà des partenaires au-delà du continent. Une traction qui illustre à la fois l’urgence et l’intérêt stratégique autour de l’IA de confiance.

Une réponse aux défis de l’industrialisation de l’IA

Les promesses de l’IA sont nombreuses, mais la route vers son déploiement industriel reste semée d’obstacles. Au cœur de cette transition : la confiance. Validité, sécurité, explicabilité et responsabilité sont les fondations nécessaires pour que les acteurs industriels puissent adopter l’IA à grande échelle.
Le programme Confiance.ai, lancé en 2021 dans le cadre du Grand Défi "Sécuriser, fiabiliser et certifier des systèmes fondés sur l’intelligence artificielle", a posé les premières pierres. Pour pérenniser et industrialiser les résultats obtenus, tout en fédérant une communauté européenne, il a été décidé de créer une organisation à but non lucratif : ETAIA.

Open source et ouverture européenne comme principes fondateurs

L’association fait de l’open source un choix stratégique. Plus de 25 outils issus de Confiance.ai ont déjà été mis à disposition, dont 7 adaptés à une utilisation industrielle immédiate. Cette approche favorise la transparence, la collaboration et l’indépendance vis-à-vis de solutions propriétaires. Elle permet aussi de renforcer la légitimité de l’Europe dans la définition de standards internationaux.
L’ouverture est également géographique. L’association fédère déjà un large réseau européen (Airbus, Safran, Naval Group, Sopra Steria, CEA-List, Université de Southampton…) et s’étend avec des partenaires internationaux, comme le centre de recherche canadien CRIM ou l’association japonaise JAMBE.

Une organisation structurée et des groupes de travail actifs

Avec un conseil mené par Nicolas Rebierre (président) et David Sadek (vice-président), l’association fonctionne en gouvernance partagée, reflet de la diversité de ses membres fondateurs : Air Liquide, Naval Group, Safran, Sopra Steria, IRT SystemX et Thales.
Elle a mis en place cinq groupes de travail : adoption industrielle, animation scientifique, standardisation, formation, communication, auxquels devrait s’ajouter prochainement un groupe dédié aux enjeux de défense.
Trois niveaux d’adhésion sont proposés aux membres : Engage, Use et Lead, selon leur degré d’implication et de contribution.

Les prochaines étapes : formation, standardisation, influence

L'organisation travaille à enrichir son catalogue d’actifs, avec un objectif de 100 outils open source disponibles d’ici 2026. En parallèle, elle prépare des offres de formation avec des écoles et des universités partenaires pour faciliter l’appropriation de ces méthodes par les ingénieurs européens.
Elle entend également jouer un rôle actif dans la définition des standards et dans l’élaboration des futures réglementations, notamment face aux défis posés par l’IA générative et agentique.
L'European Trustworthy AI Association appelle "toutes les entreprises qui sont concernées par l’enjeu d’accélération de l’IA dans les systèmes industriels à l’échelle européenne" à la rejoindre...