Chine : une province utiliserait l’intelligence artificielle pour cibler les journalistes et les étudiants étrangers

surveillance reconnaissance faciale Chine

Selon un article de la BBC News, la province chinoise du Henan serait en train de développer un système de surveillance doté de reconnaissance faciale. Ce dernier aurait pour objectif de détecter les journalistes, les étudiants étrangers et autres “personnes préoccupantes” pour les autorités.

La province du Henan compte 99 millions d’habitants et est la troisième province chinoise par sa population. Elle a souffert ces derniers temps de très fortes inondations ayant fait de nombreuses victimes et dont la couverture médiatique internationale a été vivement critiquée en Chine.

C’est dans cette province, selon les documents consultés par BBC News, qu’un appel d’offres a été publié sur le site Web d’approvisionnement du gouvernement provincial du Henan le 29 juillet dernier. Il concernait un système de surveillance visant les journalistes et les étudiants étrangers et a été remporté, le 17 septembre dernier, par la société NeuSoft avec un contrat de 782 000 dollars à la clé, ce que l’entreprise n’a pas souhaité commenter.

Un appel d’offres pour une technologie de sécurité personnalisée

BBC News, tout comme Reuters, affirment avoir consulté des documents concernant cet appel d’offres après que la société de recherche en surveillance basée aux États-Unis IPVM, l’ait identifié. Donald Maye, chef des opérations IPVM a déclaré :

“Bien que la RPC ait des antécédents documentés de détention et de punition de journalistes pour avoir fait leur travail, ce document illustre le premier exemple connu de la construction d’une technologie de sécurité personnalisée par la RPC pour rationaliser la répression étatique des journalistes”.

Les 200 pages d’appel d’offres du gouvernement de la province de Henan contiennent beaucoup d’informations. Le système permet de compiler des fichiers individuels. Il utilise 3 000 caméras de reconnaissance faciale connectées à des bases de données nationales et régionales ; des caméras capables de cerner un individu portant un masque ou des lunettes et dont les images sont exploitées par pas moins de 2 000 agents.

Un système de feux de circulation

Le système de reconnaissance faciale est relié à des milliers de caméras dans le Henan, afin d’alerter les autorités lorsqu’une “personne préoccupante” est localisée. Ces personnes seraient classées dans des “bibliothèques thématiques”, dans une base de données déjà existante contenant des informations et des images sur les habitants de la province. Le système serait également relié à la base de données nationale chinoise.

Les journalistes devraient être répartis en trois catégories : rouge, jaune, vert, par ordre décroissant de risque. Le système permettrait également d’évaluer les étudiants étrangers et de les répartir en trois catégories de risque – “excellents étudiants étrangers, personnel général, et personnes clés et personnel instable”.

L’évaluation de la sécurité est effectuée en se concentrant sur la fréquentation quotidienne des étudiants étrangers, les résultats des examens, le fait qu’ils viennent de pays clés et le respect de la discipline scolaire”, indiquent les documents. Ces derniers souligneraient la volonté que le système contienne également des informations provenant de :

  • téléphones portables
  • réseaux sociaux – tels que WeChat et Weibo
  • détails du véhicule
  • séjours à l’hôtel
  • billets de voyage
  • propriété immobilière
  • photos (provenant de bases de données existantes)

Autre élément important, le système en question devrait également se concentrer sur les “femmes en détresse”. Il s’agirait de femmes migrantes, non chinoises par conséquent, n’ayant pas le droit de vivre dans le pays.

“L’architecture technique de la surveillance de masse en Chine reste mal comprise… mais la mise en place d’une technologie de surveillance personnalisée pour rationaliser la suppression des journalistes par l’Etat est une nouveauté. Ces documents font la lumière sur ce que les responsables de la sécurité publique en Chine attendent de la surveillance de masse.” précise Conor Healy, directeur gouvernemental de l’IPVM.

Ce système de sécurité utilisant la reconnaissance faciale serait directement lié au Bureau national de l’immigration, au ministère de la sécurité publique ainsi qu’à la police de la province de Henan.

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