Le baromètre 2025 des outils CFO, publié par la fintech Spendesk et sa communauté CFO Connect,
dresse une cartographie précise des pratiques et préférences des directions financières. Les résultats de l'étude Les résultats mettent en évidence une dynamique contrastée : si l’IA s’impose désormais dans les usages quotidiens, certaines briques essentielles, notamment la planification financière, restent en retrait. Une tension entre accélération technologique et inertie organisationnelle qui témoigne de la recomposition progressive du rôle du directeur financier.
 
Pour mettre en lumière les dynamiques d’adoption de l'IA et des outils comptables, ERP, FP&A, BI, RH et gestion des dépenses, 253 dirigeants financiers en Europe et aux États-Unis ont été interrogés en juin et juillet derniers.

L’IA : de l’expérimentation à l’usage opérationnel

Selon l’étude, 56 % des dirigeants financiers utilisent désormais l’IA dans leur activité quotidienne, contre 31 % en 2024. Les cas d’usage les plus fréquent, axés sur la productivité, sont à faible risque : aide au reporting, rédaction de présentations, recherche d’informations et vérification de contrats.

Les modèles de langage généralistes dominent : ChatGPT est cité par 35 % des répondants, suivi de Gemini, Copilot, Perplexity et Claude. Si les grandes entreprises tendent à standardiser leurs choix de LLM, les plus petites expérimentent un panel plus diversifié, notamment des assistants spécialisés et des fonctionnalités d’IA intégrées à leurs systèmes financiers.

La planification financière : un maillon encore fragile

Le baromètre CFO 2025 met en évidence une dépendance persistante aux tableurs. Près de deux tiers des entreprises de moins de 250 salariés s’en servent comme outil principal, et 71 % n’ont pas encore adopté de solution dédiée. En revanche, dans les structures de plus de 500 employés, l’usage des tableurs diminue nettement au profit d’outils de planification spécialisés.

Les freins identifiés sont classiques : complexité des déploiements, coûts associés et gestion du changement...

Business Intelligence et ERP : des marqueurs de maturité

L’adoption des solutions de Business Intelligence suit une trajectoire directement corrélée à la croissance du chiffre d’affaires. Au-delà de 100 millions d’euros de revenus, l’absence d’outil BI devient marginale,, signe que l’informatique décisionnelle est désormais un prérequis à l’échelle.

Les ERP affichent une dynamique comparable. Si un quart des organisations déclarent ne pas encore en disposer, leur diffusion progresse rapidement avec la taille et la complexité des structures. Pour certaines scale-ups, l’ERP constitue déjà la colonne vertébrale de la consolidation et du pilotage financier.

Paie, RH, facturation : vers une intégration systémique

Les outils de paie et RH sont désormais incontournables : 92 % des entreprises en sont déjà équipées. Les grandes entreprises privilégient des suites intégrées, tandis que les plus petites optent pour des solutions locales et modulaires. La facturation et le recouvrement suivent une logique similaire, avec une centralisation progressive dans les systèmes financiers.

Une direction financière en recomposition

Les directions financières rationalisent leur stack technologique autour d’intégrations natives (ERP, paie, banques, stockage). L’IA est déployée là où elle génère des gains de temps concrets, notamment pour accélérer les clôtures et améliorer la prise de décision.
La gestion des dépenses illustre cette dynamique : son adoption progresse avec la taille des organisations, à mesure que la recherche de visibilité et de contrôle devient stratégique.
Pauline Babel, CFO de Spendesk, commente :
"Le contrôle des dépenses alimenté par l’IA n’est plus une promesse futuriste : c’est devenu un standard pour les équipes financières. Une transformation clé se dessine : l'IA évolue du simple contrôle a posteriori, vers des analyses prédictives permettant aux managers de piloter leurs budgets de manière optimale".