Selon une enquête, l’AI Act ralentira l’innovation de l’écosystème d’IA européen

L’enquête « AI Act Impact Survey », co-initiée par AI Austria en collaboration avec les principales organisations européennes d’IA : KI Bundesverband, Hub France IA, AI Suède, Initiative appliedAI, l’Association croate Cro AI, AI Cluster Bulgarie et ai4si pour la Slovénie alerte sur les risques de perte de compétitivité et d’investissement pour l’écosystème IA européen. Les auteurs du rapport sont Andreas Liebl et Till Klein.

Alors que l’IA est déjà un catalyseur de la croissance économique américaine et chinoise, l’Europe accuse un sérieux retard, ce qui se traduit dans les investissements dans les entreprises d’IA : 53% de ces investissements privés mondiaux sont réalisés aux États-Unis, 23% en Chine et seulement 6% en Europe.

L’IA peut permettre l’innovation en Europe mais pour cela, les startups doivent être soutenues pour être en mesure de rivaliser sur le marché mondial. Les enquêteurs se disent alarmés par les commentaires des startups et des investisseurs en ce qui concerne les effets de la version actuelle de la loi sur l’IA, alors qu’elle devrait promouvoir la capacité de l’Europe à innover dans le domaine de l’intelligence artificielle

Les données de l’étude ont été rendues publiques et partagées avec les membres du Parlement européen, dans l’espoir qu’un dialogue constructif soit engagé avec les acteurs d’IA afin de trouver des solutions équilibrées qui réguleraient l’IA sans nuire au potentiel d’innovation en Europe.

Les impacts de l’AI ACT sur l’innovation et la compétitivité des start-ups

Lors de cette enquête,113 start-ups high-tech européennes et 7 fonds de venture capital ont été sondés.

  • 65 % des startups étaient familiarisées avec la loi sur l’IA avant l’enquête : les Pays-Bas (89 %) et l’Allemagne (80 %) en tête, la Pologne en dernière position;
  • 96 % sont des fournisseurs de systèmes d’IA qui répondent à la définition du système d’IA au sens de la loi sur l’IA;
  • Près de 33 % des répondants classeraient leur système d’IA comme un système « à haut risque » conformément à l’annexe II ou III, 15% hésitent… l’analyse d’impact réalisée par l’UE se basait sur 5 à 15 %;
  • 45 % des startups interrogées considèrent leur système d’IA comme GPAI, ce qui les soumet aux obligations des fournisseurs du PMIA.

Les impacts attendus par les start-ups

  • 51 % des personnes interrogées s’attendent à un ralentissement de leurs activités de développement de l’IA en conséquence de la loi sur l’IA;
  • Environ 12 % des startups déclarent envisager de se délocaliser en dehors de l’UE ou d’arrêter de travailler sur l’IA dans son ensemble;
  • Près de 16 % s’attendent à un impact positif de la loi sur l’IA sur leur entreprise.

Les principaux bénéficiaires de la loi sur l’IA dans la course mondiale à l’IA devraient être en dehors de L’Europe, en particulier les entreprises BigTech basées aux États-Unis et les startups d’IA en dehors de l’UE.

Les coûts de la mise en conformité

  • 50 % des start-ups se situent dans une fourchette de coûts estimée entre 160k – 330k EUR;
  • Environ 20 % des répondants s’attendent à un coût quelque peu ou significativement plus élevé, 9,5 % envisagent un coût supérieur à 500 K euros.
  • La moitié des startups ne savent pas si elles pourront se permettre un tel effort.

Les fonds de venture capital de l’enquête

Les sociétés de capital-risque participantes présentent un éventail de petites sociétés de capital-risque qui prévoient investir de moins de 10 millions d’euros jusqu’à 500 millions d’euros. Le participant médian prévoit d’investir entre 10 et 50 Ms€.

Certaines n’investissent que partiellement dans les startups d’IA (10% de leur portefeuille) alors que celui d’autres sociétés de capital-risque spécialisées se compose à 100% de sociétés d’IA.

Parmi ces fonds, 60 % se sont familiarisés avec la loi sur l’IA avant l’enquête, toutefois à  un niveau superficiel. Par ailleurs, 40 % ont reconnu qu’ils avaient besoin de se familiariser davantage avec les catégories de risque.

Près des trois quarts des sociétés de capital-risque participantes s’attendent à ce que la loi sur l’IA réduise la compétitivité des startups IA en Europe. Elles envisagent de :

  • Se tourner vers les startups en dehors de l’UE (+de 36%);
  • D’investir dans des start-ups européennes n’utilisant pas l’IA (42%);
  • D’investir encor plus dans les start-ups de l’UE (15,8%).
Recevez gratuitement l'actualité de l'intelligence artificielle

Suivez la Newsletter de référence sur l'intelligence artificielle (+ de 18 000 membres), quotidienne et 100% gratuite.


Tout comme vous, nous n'apprécions pas le spam. Vos coordonnées ne seront transmises à aucun tiers.
Partager l'article
intelligence artificielle
À PROPOS DE NOUS
Le portail francophone consacré à l'intelligence artificielle et à la datascience, à destination des chercheurs, étudiants, professionnels et passionnés.