La deeptech Amini lève 2 millions de dollars pour répondre à la pénurie de données environnementales en Afrique

Amini, deeptech africaine visant à combler le manque de données grâce à l’IA et la technologie satellitaire, annonce avoir levé 2 millions de dollars à l’issue d’un tour de pré-amorçage mené par Pale Blue Dot, un fonds européen de premier plan dans le domaine des technologies du climat. Les autres investisseurs sont le fonds français W3i, Superorganism, RaliCap, Emurgo Kepple Ventures qui ont été rejoints par plusieurs Business Angels.

AMINI est une toute jeune start-up créée en décembre dernier par Kathleen (Kate) Kallot qui en est le PDG. Technologue française reconnue mondialement pour son travail sur l’impact social de la technologie, notamment en Afrique, elle a reçu de nombreuses distinctions : Business Insider Top 100 Transformers 2020, VentureBeat Women in AI Rising Star 2020, Edge Computing Woman of the Year 2020 dans la catégorie Recherche et innovation, CES, Best of Innovation en 2018…

Kate Kallot était auparavant cofondatrice, directrice de l’impact et de l’écosystème chez Mara, où elle supervisait les relations avec la communauté, l’éducation et les développeurs, tout en dirigeant la Fondation Mara, une organisation à but non lucratif dédiée à l’accélération du développement des capacités de la blockchain en Afrique.

Avant de co-fonder Mara au Kenya et au Nigeria, Kate était Head of Global Developer Relations & Emerging Areas chez NVIDIA à New York. Elle y a dirigé l’expansion de l’entreprise sur les marchés émergents (y compris l’Afrique) et a créé la United AI Alliance (dirigée par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, le Partenariat mondial pour les données du développement durable et NVIDIA, regroupant entre autres la Fondation des Nations Unies, FutureTech, AWS, Bentley Systems).

L’United AI Alliance se consacre à l’utilisation des données pour favoriser le progrès environnemental et social ainsi que le programme NVIDIA Emerging Chapters.

Son objectif est de répondre aux pénuries alimentaires en construisant une grande infrastructure de données climatiques pour l’Afrique permettant de surveiller l’agriculture jusqu’au niveau de l’exploitation individuelle pour l’assurance indicielle agricole et de fournir des recommandations prescriptives aux agriculteurs individuels afin de maximiser le rendement et d’atténuer les pertes.

Les points de données comprennent l’état des cultures, le stress hydrique, la santé des cultures, le zonage, l’humidité du sol, les ravageurs et les maladies, le type de culture, les données météorologiques historiques, les dates de plantation et de récolte, le type et la qualité du sol, le rendement historique et l’étendue spatiale de la couverture.

Répondre aux pénuries de données environnementales en Afrique

L’Afrique, qui abrite 65 % des terres arables non cultivées et 30 % des ressources minérales de la planète, ne représente pourtant que 3% du PIB mondial. L’une des raisons de cet écart est le manque de données fiables nécessaires à la prise de décisions commerciales et d’investissement.

Actuellement, 60 % de la population africaine est composée de petits agriculteurs et seuls 20 % d’entre eux ont accès à une assurance les laissant vulnérables aux impacts les plus sévères du changement climatique avec des conséquences désastreuses pour la sécurité alimentaire et hydrique. Le secteur agricole représente une part importante de l’économie panafricaine, ce qui rend la résilience de l’industrie agricole indispensable pour le développement économique de l’Afrique.

Amini a été conçue pour répondre à la pénurie de données en Afrique, faciliter l’investissement en capital, promouvoir la résilience climatique et accélérer les opportunités de développement économique dans la région. Kate Kallot s’est entourée de Mwenda Mugendi, Muthoni Karubiu et Eshani Kaushal qui sont venus compléter l’équipe de direction où ils apportent une grande expérience en matière de ML, de datascience, d’analyse géospatiale et de fintech, acquise dans des organisations de premier plan telles que Microsoft, la NASA et MTN.

En moins de six mois, la start-up a mis au point une plateforme d’agrégation et d’analyse de données, capable de collecter, unifier et traiter des données satellitaires, météorologiques et autres, à l’échelle du mètre carré.

La plateforme offre un accès aux données environnementales, notamment la sécheresse, les inondations, la santé du sol et des cultures. Ces données peuvent être traitées pour prévoir les rendements des cultures pour des millions de petits agriculteurs en quelques secondes, ainsi que pour mesurer l’impact des catastrophes naturelles dans la région.

Elle a trouvé ses premiers clients dans le secteur de l’assurance agricole, en utilisant les données granulaires, vérifiables et exploitables de la plateforme pour renforcer la résilience des agriculteurs grâce à une couverture d’assurance agricole paramétrique. En se concentrant sur l’agriculture régénérative, cette collaboration vise à soutenir à la fois les agriculteurs africains et les chaînes alimentaires mondiales.

S’adressant initialement à l’industrie de l’assurance, Amini connaît désormais une expansion rapide dans la surveillance de la supply chain, en particulier dans la logistique du dernier kilomètre. Cette surveillance est très importante pour les multinationales qui cherchent à mesurer précisément leur empreinte carbone et à rendre compte de leur impact environnemental.

Un besoin également souligné par les régulations mondiales à venir, telles que les règles de divulgation climatique de la SEC et le Green Deal européen. Ces dernières obligent les entreprises importatrices de produits tels que le café, le cacao, le bois et l’huile de palme à connaître leur chaîne d’approvisionnement et son impact sur la déforestation et la dégradation jusqu’aux moindres détails du dernier kilomètre.

L’équipe d’Amini est fortement engagée et souhaite avoir un impact positif, en Afrique et au-delà, cette levée de fonds de 2 millions de dollars l’aidera à réaliser cette ambition.

Kate Kallot déclare :

« Nous construisons la source unique de vérité pour les données environnementales à travers l’Afrique. Ces données ont le potentiel de transformer les modes de vie et métiers de ses citoyens en permettant un vaste champ des possibles, de la résilience climatique aux chaînes de valeur durables. Si Amini atteint son plein potentiel et résout ce problème de manque de données, nous préparons l’Afrique à une transformation et à un développement considérables au cours de la prochaine décennie. Le chemin est encore long, mais les premiers succès des clients et l’intérêt des entreprises mondiales, des gouvernements et des organisations internationales nous montrent que nous sommes sur la bonne voie. »

Heidi Lindvall, General Partner chez Pale Blue Dot, conclut :

« La rareté des données environnementales de haute qualité en Afrique est préoccupante, car elle empêche d’autres acteurs de mettre en place des solutions climatiques importantes telles que l’amélioration des assurances agricoles, le suivi des risques climatiques ou des chaînes d’approvisionnement. Lorsque nous avons rencontré l’équipe d’Amini, nous avons été époustouflés par son ambition et son expertise et nous pensons qu’elle est la mieux placée pour combler le manque de données environnementales en Afrique. »

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