Comment le Japon entend retrouver sa place dans le marché des semi-conducteurs

Alors que le Japon a été un leader mondial dans l’industrie des semi-conducteurs pendant plusieurs décennies, il a été confronté à une concurrence accrue de la part d’autres pays, notamment la Corée du Sud, Taiwan et la Chine, qui ont développé leurs propres capacités de fabrication et de recherche dans ce domaine. Ce secteur ayant une importance cruciale pour son économie, il a décidé en 2021 d’y investir massivement.

Le Japon a été l’un des premiers pays à s’impliquer dans la production de semi-conducteurs après la Seconde Guerre mondiale. Des entreprises japonaises telles que Sony, Toshiba, Hitachi et NEC ont été parmi les pionniers dans ce domaine.

Le pays a été à l’avant-garde du développement de technologies de pointe dans le domaine des semi-conducteurs, notamment dans les mémoires DRAM et flash, les microprocesseurs, les capteurs d’image et les écrans à cristaux liquides (LCD). Alors que l’innovation des entreprises japonaises dans la miniaturisation des composants électroniques et la recherche de techniques de fabrication avancées avait contribué à maintenir la compétitivité du Japon sur le marché mondial, le pays a vu sa part de marché dans le marché des semi-conducteurs tomber à 10% en 2019.

Dans un contexte de pénurie de puces et de tensions géopolitiques entre Taiwan, acteur de premier plan du marché, et la Chine, il a donc mis en place en 2021 un plan de soutien à l’industrie de 27 milliards de dollars pour réduire sa dépendance aux puces de pointe et relancer l’industrie.

C’est dans ce cadre qu’il avait soutenu la création en août 2022 du consortium Rapidus par un groupe de huit grandes entreprises japonaises, dont Toyota Motor Corporation et Sony Group. Celui-ci construit depuis septembre dernier une première usine : Integrated Innovation for Manufacturing (IIM), à Chitose City sur l’île d’Hokkaido, pour y fabriquer des semi-conducteurs logiques de pointe au nœud de 2 nm ou moins. Selon ses prévisions, la ligne pilote verra le jour en avril 2025 et la production en série débutera en 2027.

Dans cet objectif, il a signé en décembre 2022 un partenariat avec IBM et collabore avec lui au complexe nanotechnologique d’Albany, dans l’État de New York, l’un des meilleurs centres de recherche sur les puces au monde, pour mettre au point des technologies permettant de fabriquer des semi-conducteurs logiques de 2 nm.

En avril dernier, il a rejoint le programme Core Partner d’imec à Louvain, en Belgique, un institut de recherche de premier plan dans le domaine de la nanotechnologie et de la technologie numérique, afin d’acquérir la technologie des équipements de lithographie EUV, indispensables à la production de semi-conducteurs de pointe.

Le gouvernement japonais, après environ 2,2 milliards de dollars en 2022, lui a alloué près de 3,9 milliards de dollars en 2023.

Attirer les fabricants de puces étrangers au Japon

Face aux tensions entre les Etats-Unis et la Chine et à la pénurie, les pays cherchent à attirer sur leur territoire les principaux acteurs du marché. Le Taiwanais TSMC, le leader, construit ainsi une usine en Arizona. Il a également choisi d’implanter des usines chez son voisin, le Japon.

Le gouvernement japonais a annoncé en octobre dernier une subvention de 1,2 milliard de dollars pour soutenir la fabrication de puces de pointe dans l’usine de Micron à Hiroshima.

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