Canada : L’Intelligence Artificielle au service de l’éducation pour améliorer la réussite scolaire

Le lundi 14 mars dernier, le ministre canadien de l’Éducation, Jean-François Roberge, et Éric Caire, ministre de la Cybersécurité et du Numérique, ont annoncé un investissement de 10,6 millions de dollars sur deux ans visant à numériser l’ensemble des données accumulées par les centres de services scolaires (CSS). L’Intelligence Artificielle permettra d’identifier les élèves à risque et de leur venir rapidement en aide et ainsi, d’améliorer la réussite scolaire.

Le ministre de l’éducation a rappelé la difficulté rencontrée par les services de l’éducation lors de la pandémie pour connaître le nombre de cas positifs dans les classes, l’absentéisme… Il a d’ailleurs expliqué :

« Aucune [de ces] informations en éducation n’était facilement accessible et rapidement accessible. À chaque fois, c’était un parcours du combattant en éducation et on devait collecter manuellement, à coups de sondages, de questionnaires, de reddition de comptes, toutes ces informations. »

Il a ajouté:

« C’est une vieille façon de collecter les données qui nous a ralentis. Nos écoles, nos centres de services scolaires, sont des mines d’or d’informations et de données. Il fallait être capable de forer au bon endroit et de l’extraire. »

Une utilisation de l’IA plutôt prometteuse

Cet outil d’IA est déjà expérimenté dans certains CSS canadiens pour prédire quels sont les adolescents les plus susceptibles de décrocher. Il se base sur les résultats scolaires, mais aussi sur les absences, les problèmes de comportement… Les directions d’école reçoivent chaque mois une liste de ces élèves, les équipes éducatives peuvent réagir rapidement pour aider ces jeunes. Daniel Bellemare, directeur général du Centre de services scolaire au Cœur-des-Vallées, en Outaouais, où l’expérimentation a lieu depuis environ deux ans, a déclaré:

« C’est un outil vraiment incroyable, ça nous permet de détecter des élèves qui sont dans une zone grise et qui tombaient dans une craque avant. »

et a ajouté :

« L’équipe-école, qui n’a plus à faire elle-même l’analyse des données avec les moyens du bord, a ainsi plus de temps à consacrer à ses élèves. »

Au CSS au Cœur-des-Vallées, en Outaouais, et à celui du Val-des-Cerfs, en Estrie, l’utilisation de l’intelligence numérique a permis de dépister, à plus de 90 %, les élèves les plus à risque de décrochage dès leur arrivée en 1re secondaire. Le ministre de l’éducation a précisé :

« On ne vient pas alourdir la tâche des équipes-écoles, a tenu à préciser le ministre Roberge. On ne vient pas dire quoi faire aux enseignants. On ne vient pas jouer dans la pédagogie des classes. On vient alléger le travail des équipes-écoles, diminuer la lourdeur de la bureaucratie dans la reddition de comptes en faisant une extraction de données et un partage d’informations. »

Protection des données garantie

Les données analysées seront celles de l’absentéisme, de la réussite scolaire mais concerneront aussi les besoins en ressources humaines et les opérations d’entretien des infrastructures. Toutes ces données seront rendues anonymes et traduites sous forme de tableaux de bord. Le ministre Eric Caire a précisé :

« Le gouvernement du Québec doit être cyberparanoïaque. Compte tenu du fait qu’on travaille quand même avec de la donnée massive, je veux rassurer les Québécois : toutes les mesures seront prises pour assurer la cybersécurité de ces informations. »

« Ce premier grand effort en intelligence artificielle du gouvernement du Québec » selon Eric Caire est réalisé avec l’aide de l’Institut québécois d’intelligence artificielle (MILA), l’Institut de valorisation des données (IVADO), l’Observatoire international sur les impacts sociétaux de l’intelligence artificielle et du numérique (OBVIA) ainsi que de GRICS, entreprise spécialisée en technologie de l’information dans le domaine de l’éducation.

Un accueil mitigé côté équipe éducative

Les enseignants se sont dits conscients de la nécessité de prendre le virage numérique mais ils veulent s’assurer que ce soit fait correctement et qu’entre autres, le jugement humain soit pris en compte. Éric Gingras, président de la CSQ, syndicat des enseignants, a déclaré :

« Un modèle, aussi efficace soit-il, demeurera toujours simplement un modèle. Il faudra toujours quelqu’un, en bout de ligne, pour poser un jugement professionnel. Ces guides ne pourront rendre compte de l’ensemble du parcours d’un élève, de ses forces et de ses faiblesses, de son évolution comme seul peut le faire le personnel de l’éducation. »

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