Intelligence artificielle Retour sur les conférences qui ont marqué le World Summit AI Americas

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Retour sur les conférences qui ont marqué le World Summit AI Americas

World Summit AI Americas 2019 : 2 jours au cœur du réacteur de l’IA Montréalaise

Pour sa 1ère édition en Amérique du Nord et dans la foulée de l’ouverture de son nouveau Bureau à Montréal, Axionable était présent au World Summit AI Americas 2019. L’évènement dont le thème était « AI for good » a regroupé plus de 1000 spécialistes de l’IA, venus de 40 pays. Le sommet était inauguré par une conférence du célèbre Pr Yoshua Bengio, très récemment lauréat du prix Turing 2019, suivie de conférences et tables rondes animées (entre autres) par Element AI, Google Brain, Forbes, Axionable, Banque Nationale du Canada, OVH, Bombardier, Ericsson, ou encore AWS.

Pendant 2 jours se sont alternés des conférences pointues sur les avancées de la recherche en IA, des retours d’expérience business, des ateliers organisés par des start-up, scale-up et licornes à propos des défis de l’utilisation de l’IA pour le bien social ou dans le développement de la médecine et des panels de discussion sur l’éthique et l’IA.

wsaiAbde Es-saïdi, responsable des opérations d’Axionable à Montréal, revient sur les conférences et les 4 grandes tendances qui ont marqué le World Summit AI Americas :

  1. Le fossé entre la recherche fondamentale et les entreprises

    De nombreuses interventions ont permis de mettre en lumière des avancées théoriques de la recherches en IA. Notamment la conférence d’ouverture de Yoshua Bengio ayant pour thème « Moving beyond supervised deep learning », axé sur l’impact du meta learning sur les représentations causales et arguant du manque de compréhension et de généralisation du machine learning.

    Pour autant, les interventions sur scène de divers industriels (Shopify, Bombardier, Banque Nationale du Canada) et nos échanges informels sur le stand d’Axionable ont démontré un déphasage criant des entreprises qui en sont pour beaucoup encore au stade de découverte de l’IA et de ses applications. Les entreprises « manquent de préparation et de suivi à mesure que les usages de l’IA s’intensifient » selon Mahdi Amri, Deloitte Canada. Le besoin d’accompagnement et de conduite du changement sont primordiaux pour accélérer la transformation et la démocratisation de l’IA dans la société et les entreprises.

  2. La course aux brevets, une question de survie ou un frein à l’innovation ? 

    Un phénomène structurant est apparu dans les discussions: la course aux brevets. Lors du panel « Maintain your edge in the AI world; own your Intellectual Property (IP) » animé entre autres par Element AI et OVH, Guillaume Salou Team Lead ML chez OVH témoigne : « Il est important d’être prudent avec les licences et les marques déposées, et de se constituer un portefeuille de brevets solide pour se protéger”.

    Plus globalement, avec plus de 8000 brevets déposés par IBM et 6000 pour Microsoft (respectivement n°1 et n°2 mondiaux) en 2017 sur les 55000 brevets en IA  dans le monde à la même date selon l’Organisation Mondiale de la Propriété intellectuelle, la tendance est claire : la recherche et l’innovation en IA vont extrêmement vite mais certains acteurs sont loin devant. A l’ère de l’open source, ces faits questionnent sur l’accessibilité et le partage de la connaissance dans un domaine qui va probablement transformer profondément nos sociétés dans les années à venir.

  3. AI for good : un concept au stade d’embryon qui doit encore mûrir pour s’imposer

    Thème central et incontournable du WSAI Americas 2019 et cher à la communauté IA de Montréal, les usages de l’intelligence artificielle pour le bien social et les enjeux sociétaux ont étés largement abordés lors du summit. Les nombreux points de vue sur l’équité algorithmique et la minimisation des biais (partagé par QuantumBlack et Google), l’explicabilité, la transparence et interprétabilité des algorithmes (expliqués par Carolina Bessega de StradigiAI) en sont la preuve.

    L’éthique est sans aucun doute un enjeu sociétal majeur qui a aussi le mérite de questionner sur limites acceptables de l’innovation. Ce constat fait écho à différentes initiatives Québecoises récentes en la matière. En effet, Marc-Antoine Dilhac de l’Université de Montréal et Nathalie De Marcellis-Warin de l’École Polytechnique de Montréal étaient sur place pour présenter la déclaration de Montréal chère à Yoshua Bengio et souligner la nécessité de développer des intelligences artificielles responsables.

    Il a également été annoncé en grandes pompes la création d’« AI as Common », organisation internationale à but non lucratif qui a pour but de promouvoir une IA au service des Hommes (Plus de détails seront révélés en juin).

    Néanmoins, il est primordial de ne pas être candide et d’élargir la réflexion sur les défis économiques et géopolitiques que peut engendrer un attachement trop orthodoxe à l’éthique face à d’autres acteurs internationaux voir étatiques qui malheureusement ont parfois ouvertement poussé les limites de l’IA au nom de l’innovation à tout prix. A titre d’exemple, il y a environ 100 institutions chinoises parmi les 500 premiers détenteurs de brevets en IA, tandis que 17 des 20 premiers acteurs universitaires en IA se trouvent en Chine selon l’Organisation Mondiale de la Propriété intellectuelle. Rien d’étonnant, puisque les innovations liées à l’IA sont rendues possibles grâce aux données, les organisations qui génèrent le plus de brevets liés à l’IA sont souvent celles qui possèdent le plus de données. Or, il y a beaucoup moins d’obstacles à la collecte de quantités gigantesques de données en Chine que dans d’autres pays.

    Par conséquent, il est malheureusement très peu probable que les 10 universités chinoises présentes dans le top 20 mondial en termes de publications scientifiques en IA signent la déclaration de Montréal dans un avenir proche…

  4. L’IA, un enjeu crucial pour les États

    Comme en témoigne la présence de plusieurs représentants nationaux (Mauricio Marcos Mera, Ministre du Développement Social Chilien, Javier Barreiro, représentant du Gouvernement Uruguayen, Ashley Casovan Représentante du Gouvernement du Canada par ex), l’IA n’est plus un sujet d’intérêt exclusif aux GAFA et autres mastodontes de la technologie au 21ème siècle : c’est un enjeu de puissance géostratégique mondial au-delà de l’enjeu économique. Cette prise de conscience est déjà tangible sur plusieurs volets, particulièrement au Canada :

    • Une filière académique forte pour former et attirer le meilleurs des talents et chercheurs en IA. L’impressionnante délégation de représentants des universités Montréalaise au sommet était notable.
    • Les financements et l’aide à la création d’emploi en IA est un moyen de retenir les talents et d’assurer une employabilité locale et la création de valeur. C’est dans ce sens qu’étaient présents des organismes gouvernementaux forts comme Montréal International et Investissement Québec qui font office d’accélérateurs pour le maintenir le statut de précurseur du Canada.

    La régulation et l’implication des gouvernements afin de définir des politiques nationales et internationales en IA. Nous avons retenu du panel « How can government leverage the use of AI to improve the infrastructure in the country » réunissant les représentants du Chili, de l’Uruguay, du Canada et de la République d’Haiti la volonté de mettre l’IA au service des citoyens et des services publics.


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Contributeur expert

Abderrahim Essaidi

Abde Es-saïdi est Responsable du bureau de Montréal chez Axionable. Il est spécialisé dans la

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