Le SNJ obtient le report de l’expérimentation de ChatGPT au sein des rédactions de « L’Est républicain » et « Vosges Matin »

Après les salariés d’Onclusive, ce sont ceux de “L’Est républicain” et “Vosges Matin” qui obtiennent le report de l’usage de l’IA générative dans leurs rédactions. Le groupe Ebra, détenteur des deux quotidiens, avait annoncé vouloir expérimenter l’utilisation de ChatGPT pour la relecture et la correction des contenus de ses correspondants de presse locaux.

EBRA (Est Bourgogne Rhône Alpes), premier groupe de presse quotidienne régionale, détenu par le Crédit Mutuel, contrôle neuf quotidiens, couvrant l’information locale et régionale de 23 départements, mais aussi nationale et internationale.

L’annonce du plan de licenciement prévoyant la suppression de 217 postes sur 383 au sein d’Onclusive, une entreprise spécialisée dans l’analyse des médias et la communication, avait provoqué de nombreuses réactions. Les organisations syndicales et la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DREETS), ont pu obtenir que le plan social soit revu, quand bien même la direction ne renonce pas à intégrer l’IA ou d’autres technologies innovantes.

De son côté, EBRA affirme ne pas vouloir remplacer ses secrétaires de rédaction (éditeurs) qui vérifient, corrigent les contenus des correspondants locaux de presse (CLP) et assurent la mise en page, par l’IA. ChatGPT les assisterait dans leur travail mais ils auraient le choix d’utiliser ou non le contenu généré ainsi que de le modifier. L’IA ne serait donc qu’une aide aux corrections orthographiques et grammaticales, elle pourrait résumer, recalibrer le lignage des articles et générer différents titres.

“Nous voulons donner les moyens aux éditeurs de s’appuyer sur la puissance de l’IA et leur permettre de se concentrer sur des missions à valeur ajoutée comme la hiérarchie de l’info, le choix de la photo, du titre, gestion des CLP”.

Le syndicat national des journalistes, le SNJ, déclarait dans un communiqué le 10 octobre dernier, suite à l’annonce de l’expérimentation prévue de ChatGPT :

“Le SNJ ne laissera pas les clés de l’information aux ordinateurs ! Les chartes relevant de la déontologie et de l’éthique journalistiques ne sont pas désuètes. Elles doivent s’imposer à l’IA, c’est non négociable ! Cela doit faire l’objet d’un consensus, d’un accord incluant des précautions d’emploi et des lignes blanches à ne pas franchir. Des utilisations à risque faible sur l’information délivrée au public, à risque modéré ou à proscrire. Et ce n’est pas à l’IA de rédiger ce texte…”

Christophe Mahieu, Directeur général de l’Est républicain et Vosges Matin, assurait mercredi dernier :

“L’arrivée de l’IA générative dans les rédactions est inévitable et notre objectif est de l’anticiper en testant les outils à disposition dans nos process de traitement de l’information.”

Lors du comité social et économique (CSE) qui se déroulait le lendemain, où le projet était à l’ordre du jour lors d’une information-consultation, la direction a annoncé le report de l’expérimentation, le SNJ ayant demandé une expertise préalable sur ses conséquences.

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