Début octobre, Stanislas GUERINI, Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, officialisait l’expérimentation annoncée en mai dernier visant à mettre l’IA générative au service des agents et usagers du service public. La semaine dernière, lors de la 4ème rencontre d’Alliance, l’incubateur IA animé par la direction interministérielle du numérique (DINUM), à laquelle il assistait avec Jean-Noël BARROT, Ministre délégué en charge du Numérique, il est revenu sur les premiers résultats de l’expérimentation.
Depuis septembre dernier, 1000 agents volontaires de divers services administratifs testent un modèle d’IA générative qui les aide à répondre aux avis laissés par les usagers dans le cadre du programme Services Publics+ de la direction interministérielle de la transformation publique (DITP) et, selon le ministre, agents comme usagers se déclarent satisfaits.
L’expérimentation de l’IA générative au sein des services publics : un temps de réponse divisé par 2
Mille agents de la CNAV (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse), Pôle Emploi ou l’Assurance Maladie ont donc testé un modèle adapté par la start-up française AlloBrain, du LLM Claude, d’Anthropic.
Les premiers résultats de l’expérimentation, menée par la DITP et la Direction Interministérielle du Numérique (DINUM), ont mis en lumière les bénéfices apportés par l’IA :
- Dans les services publics volontaires, 1 réponse sur 2 est facilitée par l’IA ;
- Le temps de réponse moyen est passé de 7 jours à 3 jours ;
- Au bout de 2 mois, 70% des agents ont un ressenti positif de l’utilisation de l’outil. 74% des usagers se disent satisfait de la réponse apportée.
Albert, un modèle souverain open source spécialisé en interne
La DINUM travaille depuis juin dernier au développement d’un modèle maison, nommé Albert. Selon Ulrich Tan, ingénieur polytechnicien, Chef du pôle Datalab du département Etalab de la Direction, le modèle reposera sur “des briques technologiques, des intelligences artificielles pré-entraînées et disponibles en open source”, comme Llama ou Falcon, qui seront optimisées grâce au fine-tuning pour les besoins des agents du service public. L’outil devrait être proposé à l’ensemble des administrations en 2024.
Créé par et pour des agents publics, cet outil d’IA générative souverain, libre et ouvert, propose des réponses personnalisées, des sources transparentes, une facilité d’accès pour toutes les administrations. Il sera déployé d’ici quelques mois auprès de conseillers volontaires. dans le réseau France services.
Le projet Villers-Cotterêts : développer l’usage du français pour les modèles d’IA
Jean-Noël Barrot soutient activement une expérimentation visant à augmenter la présence du français dans les modèles d’IA alors que moins de 0,2% des données d’entraînement utilisées sont françaises : le projet Villers-Cotterêts, hub de données francophones.
L’expérience de l’utilisation de l’intelligence artificielle générative pourrait être étendue à d’autres ministères, contribuant ainsi à la simplification des relations entre l’administration et les entreprises.
L’incubateur Alliance : une collaboration public-privé pour la souveraineté numérique
En tant que pilote de la stratégie interministérielle du numérique, la DINUM orchestre l’incubateur Alliance depuis juillet dernier. Cette alliance public-privé vise à résoudre des problématiques concrètes en réunissant des expertises variées.
L’incubateur Alliance regroupe des membres qui ont une volonté commune d’embrasser une démarche entrepreneuriale pour expérimenter et passer à l’échelle des produits souverains et libres. A ce jour, 6 initiatives telles que “CamemBERT” sont accompagnées et disponibles en ligne.
Parmi les membres qui se réunissent régulièrement : des administrations appartenant à des ministères, ANCT, CNED, CNIL, INA, ARCOM, Pôle Emploi, DILA, mais aussi des entreprises, dont Illuin, OVH, LightOn, Mistral, Meta, Google et des organismes de recherche et établissements d’enseignement supérieur : INRIA, CentraleSupélec, CNRS.
