Bateaux autonomes : le Mayflower Autonomous Ship a rejoint Plymouth dans le Massachussets

Le Mayflower Autonomous Ship en Amérique du Nord

Après des arrêts techniques aux Açores et à Halifax, au Canada, le trimaran océanographique de 15 mètres de long Mayflower est arrivé dans le port de Plymouth, au Massachussets, après une traversée autonome de l’Atlantique, il serait ainsi, selon ses concepteurs, le premier bateau de cette taille à réussir cette prouesse. Piloté par l’IA et propulsé par l’énergie solaire, son objectif premier est la recherche océanographique, les 3 projets initiaux visaient à mesurer le niveau de la mer et la hauteur des vagues, analyser la composition chimique de l’eau de mer et écouter les chants des baleines via des hydrophones.

L’intelligence artificielle est de plus en plus utilisée dans le domaine maritime que ce soit pour la logistique portuaire, la préservation de l’écosystème marin ou encore la navigation autonome. Cependant la collecte des données d’un système aussi vaste et complexe que l’océan coûte extrêmement cher.

Brett Phaneuf, cofondateur de ProMare, une fondation scientifique spécialisée dans la recherche marine, et directeur du projet de navire autonome Mayflower déclare :

« Les navires de recherche autonomes tels que le MAS – intégrés à d’autres réseaux terrestres, de navires et de satellites – peuvent collecter des données sur l’océan à une échelle et à un coût bien au-delà de ce qui est possible avec la flotte actuelle relativement petite de navires de recherche avec équipage. C’est pourquoi je me suis intéressé à l’utilisation de la robotique et de l’autonomie dans l’exploration océanique. Il ouvre des parties de l’océan qui ne sont tout simplement pas accessibles aux humains. »

Fin 2016, ProMare a présenté le concept Mayflower Autonomous Ship (MAS) lors d’une conférence en Suisse, il a intéressé les représentants d’IBM présents dans l’auditoire.

Le bateau autonome de 5 tonnes et 15 mètres de long, a été construit en Pologne selon les spécifications de ProMare et assemblé en Angleterre. De leur côté, les développeurs de ProMare et IBM ont conçu le «Captain IA » : avec l’aide d’algorithmes d’inférence et de modèles générés à partir de la technologie de vision par ordinateur IBM Visual Insights, ils l’ont entraîné sur plus d’un million d’images nautiques afin qu’il puisse reconnaître les navires, les ponts, les terres et d’autres dangers. Une modélisation mathématique supplémentaire pour l’aide à la décision est fournie par IBM CPLEX Optimizer

Lorsque « Captain IA » obtient des données exploitables des caméras embarquées, du radar, du sonar et d’autres équipements, il s’appuie sur le système de gestion IBM Operational Decision Manager (ODM), les périphériques sont orchestrés par IBM Edge Application Manager, qui déploie le logiciel sur les capteurs positionnés au bord du navire. De son côté, la suite d’applications IBM Maximo fournit une gestion et une maintenance intelligentes des actifs.

En pleine mer, le capitaine AI de MAS s’appuie sur les recommandations de l’ODM et les mises à jour de The Weather Company, une entreprise IBM, pour évaluer en permanence les options, éviter les dangers, prendre des décisions de navigation et effectuer la mission de recherche à accomplir.

Une traversée perturbée

La traversée de Plymouth en Angleterre à Plymouth au Massachussets, prévue pour commémorer le 400e anniversaire de l’arrivée des pèlerins partis d’Angleterre vers l’ Amérique pour échapper à la persécution religieuse, a pris du retard. La première tentative a eu lieu en juin 2021, mais moins d’une semaine après le départ, un problème d’alimentation a obligé le navire à retourner à son port d’attache pour des réparations.

Le Mayflower est reparti le 27 avril dernier pour arriver le 30 juin, après avoir été détourné aux Açores et ensuite à Halifax pour résoudre des problèmes de générateur et des défauts de batterie.

Pour Brett Phaneuf, malgré ces problèmes techniques, le projet est couronné de succès puisqu’il a atteint son objectif, la traversée de l’Atlantique. Les enseignements qui en seront tirés auront non seulement une valeur scientifique, mais entraîneront également des avancées pratiques et durables pour de nombreuses organisations, telles que le transport maritime et la logistique, l’exploration pétrolière et gazière et les industries liées à la sécurité et à la défense.

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