À l’occasion de la Journée mondiale de la santé, PulseLife, healthTech lyonnaise visant à accompagner les professionnels de santé dans leur quotidien, a publié son baromètre : si une grande majorité d’entre eux pensent que la qualité de soins se détériore en France, ils sont encore plus nombreux à estimer que l’IA peut les aider.
Cofondée à Lyon en 2014 par Grégoire Pigné, Clotilde Petit et Romain Bruckert sous le nom de « 360 medics », Pulsife a l’ambition de réconcilier l’exercice de la médecine et l’hypercroissance des connaissances : alors que les connaissances scientifiques doublaient tous les 3 ans en 2010, elles sont désormais multipliées par 2 tous les 72 jours. Ce qui rend impossible l’acquisition de nouvelles connaissances sans bénéficier d’une aide extérieure.
Grâce à son moteur de recherche médical doté d’une IA puissante, son écosystème d’applications cliniques et veille scientifique, les soignants accèdent à des informations personnalisées qui leur permettent de prendre des décisions cliniques éclairées et gagner du temps de soin.
Grégoire Pigné, co-fondateur de PulseLife et lui-même médecin, déclare :
« L’explosion des connaissances scientifiques et l’évolution des pratiques qui en découle sont si importantes qu’elles ne peuvent être totalement et immédiatement intégrées par les soignants. Les progrès de la médecine doivent pouvoir bénéficier rapidement aux patients. Pour se renseigner sur les dernières recommandations ou études sur un traitement, une pathologie ou un médicament, un soignant ne peut plus utiliser un moteur de recherche quelconque comme source d’information pertinente. Il a besoin d’un outil fiable et d’une réponse rapide pour prendre sa décision ».
Le baromètre PulseLife
Ce baromètre est basé sur les réponses de 1012 professionnels de santé (médecins, infirmiers, spécialistes, chirurgiens, aide-soignant, pharmaciens, kinésithérapeutes, ostéopathes…), interrogés en ligne du 22 au 28 mars 2023.
La surcharge de travail, le manque de moyens hospitaliers, la pénurie d’effectif, l’hypercroissance des connaissances… sont autant de contraintes qui pèsent directement sur le temps et la qualité des soins. Les professionnels de santé sont unanimes et sont en quête de solutions.
Un constat sans appel : la qualité de soins est en grand danger
Pour 72% des répondants à cette enquête, compte tenu des conditions actuelles de pratique de la médecine, la qualité de soins offerte en 2023 se détériore en France, les infirmiers, plus pessimistes, sont 81% à le reconnaître.
Cette détérioration s’explique principalement par :
- la surcharge de travail pour 78% des professionnels de santé ;
- le manque de moyens mis à disposition (46%) ;
- le moral en berne des soignants (39%).
La crise globale du système de santé en France pèse donc largement sur les conditions de travail des praticiens et sur les soins apportés aux patients.
Hypercroissance des connaissances : les médecins généralistes plus durement touchés
Malgré ce constat alarmiste, 68% des soignants estiment aujourd’hui en France qu’il est encore possible de pratiquer une médecine optimale et conforme aux dernières évolutions scientifiques, mais à condition de se spécialiser.
L’hypercroissance des connaissances est telle que les soignants sont aujourd’hui dépassés. Ils ont besoin d’aide pour se tenir à jour et obtenir des informations fiables. On observe ainsi une hausse des spécialisations afin de concentrer l’actualisation de leurs connaissances.
Les médecins généralistes sont ceux qui souffrent le plus de ce phénomène :
● Ils sont à peine 1 sur 2 (57%) à penser qu’une médecine optimale et conforme aux dernières évolutions scientifiques est encore possible ;
● 19% d’entre eux pensent même que c’est impossible, le développement des connaissances étant bien trop rapide (14% chez les soignants en général).
Plébiscitée, l’IA pourrait tout changer
Pour améliorer leur pratique quotidienne et faire face à ce flux de données médicales de plus en plus important, 71% des professionnels de santé souhaitent obtenir des réponses plus fiables à leurs questions (posologie, informations médicamenteuses, stratégies thérapeutiques…).
Les médecins généralistes sont 78% à formuler le même besoin : 61% réclament plus d’informations concernant l’évolution de leur(s) spécialité(s) (articles scientifiques, études médicales, veille).
À défaut, l’échange entre confrères reste un moyen d’entraide et de conseil pour 67% des sondés, même si celui-ci demande davantage de temps.
La clé pour soulager les soignants et répondre à leurs besoins réside sûrement dans l’arrivée de l’intelligence artificielle dans le domaine de la santé et dans les outils médicaux équipés de cette technologie permettant d’agréger et d’identifier le bon contenu pour le bon soignant :
● 81% des soignants pensent que l’IA peut les aider au quotidien ;
● Un chiffre qui monte à 86% chez les médecins, plus exposés à l’évolution exponentielle des connaissances scientifiques.
Une défiance vis à vis de ChatGPT
Cependant, la solution ne sera sûrement pas ChatGPT : 73% des répondants ne font pas confiance au modèle développé par OpenAI (80% chez les généralistes).
Grégoire Pigné, co-fondateur de PulseLife précise :
« Les enseignements de cette étude appellent à une urgence. L’urgence d’aider nos soignants qui font face à un appauvrissement du secteur, conjugué à une explosion des connaissances médicales qu’il n’est plus possible d’absorber sans aide. D’un côté, les dépenses de santé évoluent plus vite que le PIB et ne seront plus soutenables d’ici 2050. De l’autre, la charge de travail de nos soignants n’est plus extensible. Il est grand temps de tirer parti de la technologie pour les aider, et les patients que nous sommes doivent en être conscients ».