Australie : Face à l’essor de la GenAI, le gouvernement renforce sa réglementation sur l’IA

Comme de nombreux pays, l’Australie cherche à encadrer l’utilisation de l’IA, plus particulièrement celle de l’IA générative. En juin dernier, une consultation a été lancée pour recueillir l’avis et les propositions du public afin d’établir de nouvelles règles pour renforcer la faible confiance des citoyens australiens envers l’IA. Le ministre des Sciences et de l’Industrie, Ed Husic, a publié mercredi dernier un rapport détaillant les mesures qui devraient répondre aux préoccupations mises en lumière.

L’Australie, à laquelle nous avons consacré notre dossier international du n°13 de notre magazine papier, a été l’un des premiers pays à vouloir réglementer l’IA, proposant un cadre éthique volontaire en 2018.

Le développement de l’IA générative et ses dérives potentielles n’y étaient pas envisagées, l’Australie, tout comme les législateurs européens l’ont fait avant elle, se voit contrainte d’adapter sa réglementation et combler ses lacunes en matière de droit d’auteur, de protection des consommateurs et de données personnelles. Tout comme l’UE, l’Australie veut considérer les systèmes d’IA suivant leur degré de risque.

En juin dernier, le Conseil national des sciences et de la technologie publiait un document de travail sur “l’IA sûre et responsable en Australie” et un rapport sur l’IA générative, mettant en lumière le rôle qu’elle peut jouer dans la désinformation lors de consultations parlementaires et pour la création de deepfakes. Ces 2 documents ont fait partie de la consultation publique de huit semaines qui a servi de base aux nouvelles propositions du gouvernement.

Une approche axée sur les risques

La consultation a reçu plus de 500 réponses. Ed Husic, le Ministre des Sciences et de l’Industrie australiens, lors de la présentation d’un rapport provisoire de 25 pages, a souligné le manque de confiance autour de l’IA générative, un frein à son adoption, avec 2/3 des Australiens estimant les mesures existantes insuffisantes.

Pourtant, elle pourrait accroître le PIB de l’Australie de 600 milliards de dollars par an, contribuant ainsi de manière significative à la croissance économique du pays.

La stratégie gouvernementale met l’accent sur la création d’un cadre complet, envisageant la mise en place de nouvelles lois pour superviser l’utilisation de l’IA dans des domaines à haut risque comme les forces de l’ordre, la santé et l’éducation.

Le gouvernement souhaite faire une distinction entre les utilisations d’IA qu’il considère “à faible risque”, comme le filtrage des spams, et celles “à haut risque”, tels que la création de contenu manipulé, autrement dit les « deep fakes »

Pour assurer la transparence et la responsabilité dans le développement et l’utilisation de l’IA, le gouvernement propose la création d’un organisme consultatif. Ce groupe jouerait un rôle essentiel en collaborant avec des experts du gouvernement et de l’industrie pour élaborer de nouvelles lois et définir les critères des systèmes d’IA à haut risque.

Les entreprises, de leur côté, devront améliorer la transparence des systèmes d’IA qu’elles utilisent et tout contenu généré par l’IA devrait être signalé.

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