Facebook est décidément au cœur de la tourmente ces derniers temps… La réputation de l’entreprise avait déjà été entachée avec les fuites concernant le nom, l’âge, le numéro de téléphone, les identifiants de millions d’utilisateurs. Les accusations, portées par la lanceuse d’alerte Frances Haugen, visant à démontrer que “Facebook préfère son profit plutôt que la sécurité de ses utilisateurs”, n’ont rien arrangé, d’autant plus que les informations sur les dossiers qu’elle a fournis (Facebook Files) sont révélés au fur et à mesure entretenant un climat malsain. C’est ce qui peut avoir précipité la décision de changement de nom de la maison mère Facebook qui est devenue META, annonce faite lors de la conférence annuelle Facebook Connect, évènement virtuel à cause de la pandémie. Fin 2021, Facebook annonçait abandonner la reconnaissance faciale.
L’une des premières annonces du groupe Méta concernait donc la suppression du système de reconnaissance faciale de Facebook :
“Nous fermons le système de reconnaissance faciale sur Facebook. Les personnes qui se sont inscrites ne seront plus automatiquement reconnues dans les photos et les vidéos et nous supprimerons les modèles de reconnaissance faciale individuels de plus d’un milliard de personnes.”
Si vous allez sur Facebook vous renseigner sur la reconnaissance faciale, la réponse sera : “Le paramètre Reconnaissance faciale n’est plus disponible et les expériences créées par ce paramètre ont été désactivées.”
Pour Meta, c’est l’un des changements les plus importants de l’utilisation de la reconnaissance faciale dans l’histoire de la technologie, plus d’un tiers des utilisateurs actifs quotidiens de Facebook ont opté pour ce paramètre lors de leur inscription. Outre la suppression de leurs modèles de reconnaissance faciale, les personnes ne sont plus averties automatiquement lorsqu’elles apparaissent sur une photo publiée par une autre personne.
Cette décision a également un impact sur le texte alternatif automatique (AAT), qui crée des descriptions d’images pour les personnes aveugles et malvoyantes qui n’incluent plus les noms des personnes reconnues sur les photos mais qui, d’autre part, fonctionnent normalement.
Jérôme Pesenti, vice-président de la société chargé de l’intelligence artificielle chez Meta a expliqué que la technologie de reconnaissance faciale peut être très utile au quotidien, ne serait-ce que pour déverrouiller un téléphone. D’un autre côté, Meta semble avoir pris conscience que cette dernière suscite aussi “de nombreuses inquiétudes”, surtout à l’heure où aucun texte de loi ne vient légiférer clairement sur ses limites et préfère limiter son utilisation. Jérôme Pesenti a souligné :
“Nous devons peser les cas d’utilisation positifs de la reconnaissance faciale par rapport aux préoccupations sociétales croissantes, d’autant plus que les régulateurs n’ont pas encore défini de règles claires. Étant donné l’incertitude actuelle, nous pensons que limiter l’utilisation de la reconnaissance faciale à un nombre de cas limité est approprié.”
En 2020, IBM avait déjà annoncé qu’il ne commercialiserait plus d’outils de reconnaissance faciale. Microsoft ne vend plus sa technologie à la police, et, pour prévenir les risques de discriminations, particulièrement chez les minorités, Amazon lui, interdit à la police d’utiliser son logiciel de reconnaissance faciale Rekognition.
Meta continue de développer son métaverse avec notamment l’outil Deepface qui est un outil de reconnaissance faciale. Le porte-parole de Meta, Jason Grosse a ainsi détaillé dans un communiqué officiel :
“La reconnaissance facial est une approche que nous continuerons d’explorer alors que nous considérons comment nos futures plateformes et appareils informatiques peuvent mieux répondre aux besoins des gens.”