Le Comité d’examen des données et de l’intelligence artificielle (“Data and Artificial Intelligence Review Board” ou BARD) de l’OTAN s’est réuni le 7 février dernier pour lancer l’élaboration d’une norme de certification simple d’utilisation et responsable en matière d’IA). Celle-ci vise à permettre aux industries et institutions de l’Alliance de s’assurer que les nouvelles IA et les projets de données sont conformes au droit international ainsi qu’aux normes et valeurs de l’OTAN.
Les technologies émergentes sont en train de modifier les notions mêmes de paix, de crise et de conflit. Les membres du traité de l’Atlantique nord ne peuvent plus considérer leur avance technologique comme acquise. La Chine, par exemple, ambitionne de devenir leader dans le domaine de l’intelligence artificielle au cours de la prochaine décennie. L’OTAN veille à garder sa place stratégique.
Dans le cadre de son Agenda OTAN 2030, elle a donc adopté le 22 octobre 2021 une stratégie en matière d’IA visant à maintenir son avance dans sept technologies de rupture d’importance clé : intelligence artificielle, données et informatique, systèmes autonomes, technologies quantiques, biotechnologies, technologies hypersoniques et espace.
Celle-ci détermine notamment la manière dont l’IA peut être appliquée au secteur de la défense et de la sécurité de manière sûre et éthique. Les pays membres se sont ainsi engagés à veiller à ce que les applications d’IA qu’ils développent ou envisagent de développer soient adaptées aux six principes d’utilisation responsables ( PRU) : licéité, responsabilité et reddition de comptes, explicabilité et traçabilité, fiabilité, gouvernabilité et atténuation des biais.
Le Data and Artificial Intelligence Review Board
Le Comité d’examen des données et de l’intelligence artificielle (DARB), dont la mise en place a été approuvée en octobre dernier, sert de forum pour les Alliés et de point focal pour les efforts de l’OTAN visant à régir le développement et l’utilisation responsables de l’IA en aidant à opérationnaliser les PRU.
Composé de représentants (avocats, ingénieurs, personnel militaire et experts en éthique) désignés par les pays alliés, d’invités de la Finlande et de la Suède, ainsi que d’experts de l’OTAN, le DARB servira également de plateforme unique pour échanger les meilleures pratiques, guider les innovateurs et les utilisateurs finaux opérationnels tout au long de la phase de développement. Ses travaux contribueront positivement à la transformation numérique de l’OTAN. À l’heure actuelle, l’OTAN pilote l’IA dans des domaines aussi divers que la cyberdéfense, le changement climatique et l’analyse d’images.
La première tâche du comité consistera à élaborer une norme de certification conviviale pour une IA responsable. Cette norme s’appliquant également à l’exploitation des données et comprenant des contrôles de qualité, devrait être achevée d’ici la fin de 2023.
Son objectif est de traduire les principes d’utilisation responsables de l’OTAN, approuvés dans le cadre de la stratégie d’IA de l’OTAN, en poids et contrepoids concrets, notamment en termes de gouvernabilité, de traçabilité et de fiabilité. Ce qui devrait contribuer à renforcer la confiance entre la communauté de l’innovation, les utilisateurs finaux opérationnels et le grand public…
