Le ministère des Armées s’intéresse de plus en plus à l’intelligence artificielle avec le projet ONADAP pour la lutte contre le COVID-19 ou encore les questions liées à l’intégration de l’autonomie dans les systèmes d’armes létales. Dans la continuité de l’avancement de la feuille de route Intelligence artificielle du ministère, la direction du renseignement militaire a souhaité poursuivre sa collaboration avec la société française Preligens. Une nouvelle commande a été émise pour que l’armée puisse exploiter son outil d’aide à la surveillance d’activités sur les sites stratégiques.
La société Preligens pour accompagner l’armée dans sa stratégie liée à l’intelligence artificielle
Preligens a été créée en 2016 par deux ingénieurs français, Arnaud Guérin et Renaud Allioux. Leur idée est la suivante : exploiter l’IA pour automatiser l’analyse des données multisources dédiées aux professionnels du renseignement et orienter les analystes vers des événements inhabituels nécessitant leur expertise. Une application de l’IA qui intéresse tout particulièrement le ministère des Armées notamment pour le renseignement basé sur les images.
Arnaud Guérin, co-fondateur, et CEO de Preligens, évoque la poursuite du partenariat entre son entreprise et le ministère :
“Nous sommes très fiers de voir notre solution à nouveau plébiscitée par le ministère des Armées et de concrétiser ainsi nos quatre années de travail au profit de la DRM. Ce soutien est en outre très important dans le cadre de notre développement à l’export, lequel est soutenu par la Direction générale de l’armement (DGA), via notamment des initiatives lancées auprès de certains alliés. L’international demeure en effet l’un de nos principaux relais pour poursuivre notre hyper croissance afin de devenir un géant technologique européen.”
Fruits d’une longue coopération avec les spécialistes en renseignement d’origine image du ministère des Armées, les outils développés avec cette société mettent en œuvre des traitements à base d’IA spécifiquement entrainées pour la détection de matériels d’intérêt militaire (véhicules blindés, aéronefs, navires, etc.). Les fonctionnalités déployées permettent d’analyser le flux continu d’images issues de la constellation de satellites d’observation souverains français CSO, y compris celles provenant du satellite CSO-2.
Une stratégie d’intelligence artificielle bien rodée
Avec cette nouvelle commande, les services jusqu’ici déployés dans un des centres de la Direction du renseignement militaire seront progressivement généralisés à l’ensemble des entités du ministère ayant un besoin d’analyse d’images satellitaires. Cet outil devrait permettre aux armées d’accroître leurs capacités de surveillance et de renseignement en traitant le volume croissant de données venant des nouveaux capteurs et en déchargeant les experts des tâches répétitives. La France et son armée disposeront ainsi d’une plus grande efficacité en matière d’appréciation de situation et de décision.
Le général de corps aérien Jean-François Ferlet, directeur du renseignement militaire, précise la stratégie mise en place par l’armée en matière d’exploitation de l’IA :
“Depuis 30 ans, l’effort a été principalement mis sur l’acquisition de nouveaux capteurs de renseignement. Pour remplir notre mission à la DRM, j’ai fait le choix d’orienter nos nouvelles capacités informatiques afin de tirer le maximum des informations à notre disposition. L’IA est un des moyens d’accroître très significativement notre performance et le retour d’expérience de l’emploi des outils de Preligens valide très clairement ce choix. L’enjeu à présent est de mettre à disposition ce service à l’ensemble du ministère.”