La filière numérique dans les Hauts-de-France, une opportunité de reconversion économique pour la région

En amont de la Semaine du Numérique en Hauts-de-France, qui débute ce 20 mars, l’incubateur de start-ups EuraTechnologies et ses partenaires, la Région Hauts-de-France, la Métropole Européenne de Lille (MEL) et la Banque des Territoires, dévoilent, les principaux enseignements de leur étude stratégique sur la filière numérique dans la région Hauts-de-France de 2020 à 2022.

Labellisée capitale FrenchTech, La région Hauts-de-France est très dynamique dans le domaine de la tech : 10% des entreprises françaises de la tech et de l’innovation sont implantées dans la région et parmi elles, 4 licornes : Exotec Solutions, OVHcloud, Ankorstore et Verkor.

Soutenue par près de 150 partenaires, la Semaine du Numérique en Hauts-de-France, dont la seconde édition se déroule cette semaine, a pour objectif principal de démystifier les métiers de ce domaine, de mettre en lien les candidats potentiels avec des entreprises qui recrutent des compétences tech ou des organismes de formation. Elle a également pour but d’inspirer les nouvelles générations (collégiens, lycéens, étudiants) pour leur orientation.

L’étude publiée le 14 mars dernier sur la filière numérique dans la région, réalisée par le cabinet EY, révèle que le numérique est une opportunité de reconversion économique importante pour elle mais qu’en dépit d’une forte croissance ces dernières années, la filière régionale doit composer avec plusieurs défis : une compétition, nationale tant qu’internationale, bien avancée, une très forte concentration autour de la métropole lilloise, une pénurie de talents et de compétences, et des enjeux de limitation de son empreinte carbone.

Une croissance numérique à vitesse variable

Au cours des dix dernières années, la filière numérique des Hauts-de-France a connu une forte croissance. La région se classe 6ème en nombre d’entreprises du numérique, avec 17 522 entreprises (en 2021), dont 95% sont des PME, soit une progression de deux places par rapport à 2014.

Les services (34%), le commerce de détail et hardware (35%) représentent deux tiers des entreprises de la filière dans la région (plus de 60% des 15 milliards de chiffres d’affaires en 2020), les services regroupant près de la moitié (47%) des emplois dans le numérique.

L’étude souligne une forte concentration des entreprises du numérique dans le département du Nord (58,4% des entreprises), suivi de l’Oise et du Pas-de-Calais ( tous deux à 15%), de la Somme (7.7%) et enfin de l’Aisne (3.9%).

Elle a également mis en valeur une forte compétence sur 5 composantes technologiques portées par un tissu dense d’ESN spécialisées :

  • L’intelligence artificielle, avec une Cité de l’IA et 15 projets accompagnés par Bpifrance en 2021;
  • La cybersécurité, avec notamment le Forum International de la Cybersécurité (FIC);
  • Les objets connectés (IoT), avec le 1er Cluster créé dès 2009, le CITC;
  • Les services : le segment numérique le plus développé sur la Région des Hauts-de-France (79% des entreprises du numérique) avec 90 projets accompagnés par Bpifrance en 2021;
  • Les ESN et éditeurs, avec un tissu dense d’ESN très diversifié sur le territoire et une dynamique croissante de projets reconnue par les acteurs de l’écosystème.

Une filière régionale attractive mais…

L’attractivité de la filière régionale est marquée par le développement de secteurs porteurs et émergents stratégiques soutenu par plus de 24 structures d’innovation à l’échelle régionale, dont plus de 10 dans la Métropole Européenne de Lille : la santé numérique, les industries culturelles et créatives, les EdTech, la FinTech et l’AssurTech.

Parallèlement, d’autres secteurs font également l’objet de nombreuses initiatives : la Blue Economy autour de Boulogne, l’énergie à Dunkerque, la mobilité et l’industrie du futur à Valenciennes et la vallée de la batterie…

L’étude souligne les investissements importants de la Région pour devenir un leader de l’industrie 4.0 et la dynamique Rev3, co-portée avec la CCI pour promouvoir une économie durable et connectée. Cependant, les territoires des Hauts-de-France peinent globalement à attirer de nouvelles entreprises du numérique et en particulier les grands groupes.

L’attractivité de la région est là aussi majoritairement concentrée sur la MEL mais bien qu’ayant connu une très forte croissance en investissements étrangers (+150% de projets entre 2016 et 2019), celle-ci reste loin derrière les leaders européens : Amsterdam, Berlin ou Dublin.

Une augmentation de l’emploi continue

7ème région française en termes de salariés du numérique, avec 45 750 emplois en 2021,
l’emploi numérique dans les Hauts-de-France est en constante augmentation depuis une décennie, avec +1 285 emplois créés au cours de la dernière année. D’ailleurs, 4 entreprises sur 5 prévoient d’augmenter leurs effectifs dans les 3 années à venir.

Sans surprise, la Métropole Européenne de Lille est la collectivité qui regroupe le plus de salariés du secteur numérique, avec plus de 28 830 employés, soit près de 63 % des emplois numériques de la région.

Mais la polarisation lilloise diminue progressivement au profit d’autres villes de la MEL et de la région (Villeneuve d’Ascq, Tourcoing, Beauvais). Plusieurs bassins, comme Amiens (édition et culture), Beauvais (commerce de gros), Boulogne (filière halieutique), Saint-Quentin (Robotique) et Dunkerque (l’énergie et le numérique) ont également vu émerger des activités numériques en pleine croissance et créatrices d’emplois.

Une pénurie de talents

L’étude indique que 72% des entreprises interrogées rencontrent des difficultés de recrutement. Les dirigeants de la région identifient trois métiers principaux en tension : le développement informatique (développeurs), la sécurité informatique (cybersécurité) et la vente de produits informatiques (commercial).

La pénurie des talents bien formés (38%) et la concurrence induite par les niveaux de salaire (21%) sont les principales difficultés. Ce dernier point est identifié par l’étude comme un des facteurs de rétention des talents dans la région, quand l’accélération du télétravail représente un potentiel risque pour le territoire.

Pour l’ensemble des interlocuteurs, le taux de féminisation faible est l’un des principaux freins dans la mesure où cela limite drastiquement le pool de talents potentiels.

Une solide offre de formation au numérique

La formation numérique de la région est cependant solide, avec environ 80 diplômes d’informatique proposés par des établissements publics, ce qui permettra de répondre aux besoins futurs. La région a formé plus de 4 770 étudiants en informatique en 2020, soit un étudiant sur dix en France.

Les Hauts-de-France se classent 4ème région française en nombre d’inscrits dans un cursus informatique. La majorité des dirigeants d’entreprises du numérique interrogés considèrent que les formations présentes sur le territoire sont en adéquation avec leurs besoins (61%). Toutefois, un quart des interrogés pointent qu’elles ne permettent pas de se préparer aux grandes mutations technologiques liées au numérique (26%).

L’étude identifie aussi trois segments pour lutter contre cette pénurie : l’enseignement supérieur, la Grande École du Numérique et les formations professionnelles.

L’empreinte carbone de la filière : à surveiller

L’étude stratégique propose enfin un point sur l’empreinte globale de la filière, estimée à 1,7 Mt CO2e. La région représente entre 7% et 11% de l’empreinte carbone du numérique français, avec le secteur résidentiel qui contribue à 70% de l’empreinte globale, suivi de la banque et de l’assurance (près de 19%), puis des services (3,75%).

Côté usage, l’empreinte globale du numérique de la Région est respectivement portée par les terminaux (75%), les centres de données (15%), et les réseaux (10%).

Steven Bourgeois, Directeur Secteur Public et Affaires Européennes, EuraTechnologies, conclut:

« Cette étude a permis d’obtenir des informations précieuses sur l’état de la filière numérique dans les Hauts-de-France : on comprend qu’il s’agit d’un secteur riche d’opportunités en matière de développement de nouvelles solutions comme en termes de formation et de créations d’entreprises et d’emplois. Il sera impératif de faire collaborer et converger l’ensemble des acteurs : pouvoirs publics, grands groupes, startups, investisseurs, universités et centres de recherche etc. pour poursuivre la dynamique de mise en place de clusters autour de thématiques et industries spécifiques porteuses. Et aussi de couvrir l’intégralité du territoire régional. Pour cela, un acteur tel qu’EuraTechnologies aura toute sa place pour soutenir la création de jeunes pousses, et en les sensibilisant aux enjeux d’impact, notamment carbone, de demain ».

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