Innovation : Cédric 0 annonce 1,8 milliard d’euros de financements sur 4 ans pour la filière Cloud

Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications Électroniques, a présenté le 2 novembre un plan industriel de soutien à la filière Cloud française. Il s’agit du troisième pilier de la stratégie pour le cloud annoncé en mai 2021.

Partant du constat que le cloud fait partie intégrante de l’économie, qu’il est essentiel à l’innovation dans de nombreux secteurs et qu’il “représente un formidable vecteur de croissance économique”, le gouvernement a lancé le 17 mai 2021 une stratégie nationale pour répondre aux défis posés par le cloud (souveraineté économique, technologique et protection de données).

Les trois piliers de la stratégie pour le cloud

  1. La définition et la caractérisation du “cloud de confiance”, garantissant un niveau de protection juridique et cyber pour les données sensibles.
  2. La doctrine “cloud au Centre”, initiée par la circulaire du Premier ministre du 5 juillet 2021, qui fait du cloud un levier prioritaire de la transformation numérique des administrations et participe d’une politique de la demande.
  3. Une politique industrielle qui a pour objectif de bâtir les fondations d’une économie de la donnée européenne de confiance, à travers le soutien à l’offre et à l’innovation.

Cette stratégie est le résultat des consultations publiques menées avec les acteurs de la filière, notamment dans le cadre du CSF industrie de sécurité, des grands projets et partenariats européens (GAIA-X et IPCEI) et de l’appel à manifestation d’intérêt lancé au début de l’année.

De ce plan économique de 1,8 milliard d’euros qui s’inscrit dans le cadre du quatrième Programme d’investissements d’avenir (PIA4) et de France Relance, 667 millions d’euros proviennent de fonds publics, 680 millions d’euros de financements privés et 444 millions d’euros de financements européens.

Les priorités du plan industriel de soutien à la filière cloud

  1. La consolidation et la mise en avant des offres françaises innovantes, y compris provenant du logiciel libre.
  2. Des aides aux acteurs français pour passer à l’échelle sur les technologies critiques très demandées, telles le Big Data ou le travail collaboratif.
  3. Le développement de technologies de rupture à horizon 2025, telles que l’edge computing afin de positionner la filière européenne comme un futur champion.

Soutenir l’innovation et la recherche

La France et l’Europe doivent s’imposer dans ce marché du Cloud face à la suprématie américaine (Amazon, Google et Microsoft détiennent 66 % des parts du marché alors que OVH cloud et Deutsch Telekom n’en ont que 2 %). L’effort de recherche doit être poursuivi et amplifié.

Pour cela, un Programme et Équipements Prioritaires de Recherche (PEPR) piloté par le CEA et l’INRIA sera doté de 56 millions d’euros et aura pour vocation de lever les verrous scientifiques au développement de :

  • Solutions innovantes de cloud hybrides (combinant cloud « public » et « privé ») ou de cloud communautaires.
  • Nouvelles solutions matérielles et logicielles de stockage et de traitement de grands volumes de données (hyperscale).
  • Solutions distribuées de stockage et de traitement de données à proximité des utilisateurs (edge cloud).

La recherche française pourra également bénéficier d’un montant d’aides estimé à plus de 80 millions d’euros dans le cadre des différents programmes de recherche européen (DigitalEurope, Horizon Europe) où le cloud prend une place désormais prépondérante.

Le transfert technologique, depuis les laboratoires de recherche vers les industriels, sera assuré par un organisme de transfert technologique (SATT ou IRT) qui sera doté de 10 millions d’euros.

Les fonds publics (par exemple fonds national d’amorçage, Multicap croissance 4 et French Tech Souveraineté) pourront être sollicités pour étudier l’opportunité de financer en fonds propres des startups innovantes dans le domaine du cloud.

Pour répondre à ces enjeux, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) a été ouvert de la mi-février à la mi-avril afin de soutenir la filière française du cloud dans le développement d’offres compétitives dans ces domaines. Ont été sélectionnés 23 projets qui bénéficieront du soutien de l’État pour un total de 421 millions d’euros d’aides et devraient mobiliser 500 millions d’euros d’investissement privé.

Les projets les plus importants et innovants seront intégrés dans un Projet Important d’Intérêt Européen Commun (PIIEC) et catalyseront des partenariats avec d’autres entreprises européennes. Ce PIIEC réunit aujourd’hui douze États membres : France, Allemagne, Espagne, Italie, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Hongrie, Tchéquie, Lettonie, Pologne et Slovénie.

Il a pour objectif de doter l’Union européenne d’infrastructures et services de cloud et de edge computing nouvelle génération indispensables pour déployer les nouveaux cas d’usage innovants (véhicules autonomes, smart city, chaînes de production automatisées entre autres).

Soutien aux projets R&D

L’AMI n’ayant apporté que peu de réponses sur le développement des suites de travail collaboratif en mode SaaS, un travail spécifique de fédération des acteurs pertinents sera mené par l’État afin de proposer ensemble des solutions collaboratives de haut niveau répondant aux exigences du secteur privé comme public. Pour permettre aux administrations de l’utiliser pour traiter des données sensibles, ces solutions devront être qualifiées SecNumCloud. Un appel à manifestation d’intérêts sera publié en décembre 2021 et pourra donner lieu, si la démarche est concluante, à un appel à projets au premier trimestre 2022. Jusqu’à 50 millions d’euros d’aides pourront être mobilisées pour soutenir ce projet.

Un autre appel à projets sera également ouvert début 2022 pour compléter le soutien aux projets de R&D, afin de sélectionner les partenaires des projets regroupés dans le Projet Important d’Intérêt Européen Commun, ainsi que pour identifier de nouveaux projets. L’État ouvre également des travaux avec les acteurs émergents sur un dispositif d’accompagnement à l’obtention du visa SecNumCloud (label cloud de confiance). Une nouvelle enveloppe budgétaire pourra être allouée si besoin.

150 millions d’euros pour la création d’espaces de données mutualisées

La création d’espaces de données mutualisées probablement dans le cadre de GAIA-X favorisera la croissance de la demande et donnera des perspectives commerciales claires aux offres de la filière cloud française et européenne. Les capacités d’innovation des entreprises et leur compétitivité face à la concurrence mondiale seront renforcées grâce aux solutions de traitement massif des données.

Cette stratégie industrielle a été construite pour se projeter au niveau européen et prendre une part active dans les actions de l’Union en faveur du développement de la filière Cloud et de la protection des données, via GAIA-X et le Projet Important d’Intérêt Européen Commun.

Développer l’offre de formation

Avec la numérisation croissante de la société, les entreprises, qu’elles soient utilisatrices ou productrices de services de cloud, auront des besoins croissants en personnels qualifiés. Selon Gartner :

“Le défi des ressources humaines et des compétences est d’ailleurs le plus important à relever par les entreprises pour un usage accru des technologies cloud.”

Des profils très variés sont concernés par ces besoins de formation : des développeurs, responsables produit, vendeurs ou dirigeants d’entreprise. Le recours au cloud a des conséquences techniques, commerciales, organisationnelles et juridiques importantes pour l’ensemble de l’entreprise.

Pour répondre à cette demande croissante de personnel qualifié, 30 millions d’euros seront consacrés à la formation.

Une stratégie avant tout européenne

Le cloud pose encore souvent des défis en matière de souveraineté numérique de la France et de l’Europe. Recourir à un cloud non maîtrisé peut porter atteinte à la souveraineté numérique : un certain nombre de pays, dont les États-Unis, ont en effet adopté des législations à portée extraterritoriale (Cloud Act aux USA), leur donnant accès aux données des citoyens, entreprises et administrations européennes stockées dans leurs entreprises, sans le consentement des propriétaires des données. Le Digital Market Act serait la solution que la France, à la tête du Conseil de l’UE, espère faire adopter.

Michel Paulin, Directeur Général de OVHCloud :

“Cette stratégie d’accélération est une étape supplémentaire vers l’établissement d’une filière française de cloud robuste, capable de s’imposer durablement sur le marché européen et mondial. La France dispose de tous les atouts – talents, R&D, capacités d’investissements – pour développer des services cloud innovants, et performants qui garantissent non seulement la confiance et la protection des données, mais aussi la performance de solutions. Chez OVHcloud, ce cloud de confiance est déjà une réalité avec la disponibilité, depuis début septembre, d’offres cloud qualifiées SecNumCloud et la mobilisation, autour de nous, d’un écosystème d’acteurs proposant des services clés (solutions cyber-sécurité, studios d’Intelligence artificielle ou logiciels de gestion d’entreprise). Ce dispositif complémentaire est une marque de confiance notable des pouvoirs publics et le signe d’un soutien marqué à notre écosystème. Nous espérons que le fruit de ces projets rencontrera un succès à la hauteur de cet investissement, auprès des utilisateurs de cloud, publics comme privés.”

Cédric O, secrétaire d’État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques :

“Nous concrétisons aujourd’hui notre ambition de toujours : faire émerger des champions industriels français et européens. Au total, ce sont près de 2 milliards d’euros qui seront mobilisés au niveau de la filière à horizon 2025. Nous avons les moyens et les capacités d’être les futurs leaders technologiques de demain et de faire rayonner les valeurs européennes de confiance dans le Cloud. C’est la plus belle des marques de confiance pour notre filière. L’entrée en bourse réussi d’OVH Cloud est la preuve la plus éclatante de la capacité de notre écosystème à franchir les étapes pour s’imposer. Rassemblé, l’écosystème français et européen va réussir sur le numérique et le Cloud.”

Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation

“L’émergence d’un Cloud français et européen est un enjeu essentiel pour la souveraineté numérique et technologique de notre pays et pour la compétitivité de notre industrie. Un effort inédit de 1,8 milliard dont près de 100 millions pour la recherche de pointe et la formation est mobilisé pour soutenir la filière Cloud française. En mobilisant toutes nos forces, de la recherche à la formation, de nos startups à nos entreprises, cette stratégie d’accélération nous donne les moyens de reconquérir notre souveraineté technologique dans le Cloud.”

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