Version 2019 : 300 pages d’informations sur l’IA
L’Université de Stanford vient de mettre en ligne son « Artificial Intelligence Index Report 2019 » . La version 2017 était très centrée sur le continent américain (nord américain, plus exactement). La version 2018 initiait un élargissement aux autres pays et continents. Cette nouvelle édition contient pratiquement trois fois plus de contenus et couvre la majeure partie des travaux en IA.
Structuré en 9 thématiques, le AI Index résume les principales données relatives à l’IA en :
- Recherche et développement
- Conférences
- Performance technique
- Économie
- Éducation
- Systèmes autonomes
- Perception publique
- Considérations sociétales
- Stratégies nationales
Pour élaborer et compléter ce rapport, deux outils sont disponibles en accès libre :
- le « AI Global Vibrancy tool » qui permet de parcourir le détail des stratégies nationales des 28 pays considérés comme les plus actifs en IA et de comparer leurs démarches sur des facteurs objectifs. Ainsi, l’outil proposé permet de mettre en évidence les forces de chaque pays et de limiter la sur-représentation des US et de la Chine.
- le « AI Index arXiv Monitor » qui effectue des recherches en texte intégral dans les publications les plus récentes sur arXiv, base de données ouverte de prépublications d’articles scientifiques, (ce qui permet de rechercher les papiers d’un(e) auteur(e) mais aussi le nombre de fois où il/elle est cité(e) dans des publications).
Quelques faits et éléments saillants du AI Index
Recherche et développement – Conférences
La version 2018 de l’index mettait en évidence la prééminence de l’Europe dans les publications de recherche. Dans l’édition 2019, le fait marquant est le passage au premier plan de la Chine qui devance US et Europe (le reste du monde n’apparaît plus dans le AI Index 2019).
Cette forte croissance est principalement liée à une forte volonté gouvernementale, les papiers liés à des institutions gouvernementales passant de 1000 à 1800.
Globalement et sans beaucoup de surprises, ce sont les papiers sur le Machine Learning et le Deep Learning qui prédominent sur arXiv.
Du côté des frameworks, TensorFlow est ultra dominant mais SciKit Learn tire son épingle du jeu en conservant la seconde place. PyTorch est sur la troisième marche du podium.
Parmi les conférences majeures, celles qui attirent la plus large audience sont ICML et NIPS. Les conférences historiques telles que AAAI et l’IJCAI ne progressent comparativement que très faiblement.
Economie
Dans cette rubrique, l’AI index classe les impacts de l’IA sur l’emploi, les investissements et les activités des entreprises.
Le pays qui semble recruter le plus dans le domaine de l’IA est Singapour (sur la base des annonces LinkedIn). Cependant, les valeurs peuvent être biaisées par la faible pénétration de LinkedIn en Chine et en Inde. La Chine apparaît ainsi en dernière position dans le classement ce qui est peu crédible.
Selon le rapport, les investissements privés au niveau mondial en IA dépassent les 70 milliards de dollars avec 37 milliards de dollars pour les investissements dans des startups. Les fusions / acquisitions auraient été autour de 34 milliards de dollars. Les levées de fonds dans les startups ont progressé de 1,3 G en 2018.
Le secteur attirant le plus d’investissements est celui des véhicules autonomes, suivi par l’études des cancers et la reconnaissance faciale.
Considérations sociétales
Le rapport propose, notamment, une analyse comparative des principales préoccupations par pays et par thématique :
Dans le cadre du rapport, le cabinet de conseil McKinsey a examiné plus spécifiquement les cas d’usage de l’IA face aux 17 critères de développement durable des Nations Unies :
Comparatif international
Le IA Index synthétise dans son dernier chapitre les stratégies de 28 pays selon 34 critères puis les détaille pour 8 pays (Brésil, Chine, France, Allemagne, Inde, Pays-Bas, Singapour, États-Unis).
Pour la France, le rapport Villani est évoqué ainsi que les investissements envisagés et leur ventilation (1.5 milliard d’euros dont 700 millions en R&D et 100 millions dans l’aide aux startups, notamment).
Enfin, les annexes précisent les méthodologies et les sources utilisées dans le rapport. Elles complètent aussi les informations liées aux pays qui n’ont pas eu une fiche détaillée sur leur stratégie.
Le rapport est disponible en téléchargement via ce lien.