Selon la Commission de la condition de la femme, l’égalité entre les sexes s’éloigne de plus en plus

La Commission de la condition de la femme (CSW) des Nations Unies se réunit chaque année en mars pour traiter des inégalités, des violences et des discriminations auxquelles les femmes continuent d’être confrontées dans le monde entier. La session 2023, qui a débuté le 6 mars dernier, a pour objectif d’uniformiser les règles du jeu numérique afin de remédier, entre autres, à l’accès limité aux technologies, à la violence en ligne disproportionnée, à la sous-représentation et aux préjugés sexistes dans les industries technologiques. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, a appelé à « ne pas laisser les Silicon Valleys se transformer en vallées de la mort pour les droits des femmes ».

Des représentants des États membres des Nations Unies, d’organisations de la société civile et d’entités des Nations Unies se réunissent au siège de l’ONU à New York lors des sessions annuelles de la CWS pour aborder et évaluer les questions émergentes ainsi que les progrès, les lacunes dans la mise en œuvre du programme d’action de Pékin (le principal document politique mondial sur l’égalité des sexes adopté en 1995).

Les États membres formulent alors de nouvelles recommandations afin d’accélérer la mise en œuvre du Programme d’action, la CSW envoie ses conclusions concertées négociées à l’ECOSOC (le Conseil économique et social des Nations Unies) pour action.

Depuis 2018, la CSW, qui travaille en étroite collaboration avec ONU Femmes, s’est penchée sur des défis tels que le changement climatique, la violence sexiste, la garantie de la pleine participation des femmes à la prise de décision et aux stratégies de développement durable.

La Commission contribue également au suivi du Programme de développement durable à l’horizon 2030 puisque l’ODD 5 « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles » est un socle transversal à tous les Objectifs du développement durable pour 2030.

Le rapport d’ONU Femmes : il faudra encore des siècles pour parvenir à l’égalité des sexes

Le rapport « Les progrès vers la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) : la situation sur le genre en 2022 » publié en septembre dernier par ONU Femmes et le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DAES), soulignait qu’au rythme actuel, l’ODD 5 sera loin d’être atteint d’ici 2030, il faudra encore près de trois siècles pour parvenir à l’égalité des femmes et des filles.

Selon ce rapport, « les défis mondiaux, comme la pandémie de COVID-19 et ses séquelles, les conflits violents, les changements climatiques et les attitudes négatives à propos de la santé et des droits sexuels et reproductifs des femmes ont aggravé davantage les disparités entre les sexes ».

L’ouverture de la session 2023 de la CSW

Selon Mme MATHU JOYINI, (Afrique du Sud), Présidente de cette session, « le thème de cette année ne pouvait être plus opportun, notant que les technologies de la numérisation permettent de réaliser des progrès sans précédent pour améliorer la situation socioéconomiques des femmes et des filles. Cependant, cela crée aussi de nouvelles difficultés qui peuvent maintenir ou aggraver les inégalités entre les sexes ».

Les femmes et les filles sous-représentées dans les filières STEM

António Guterres a souligné qu’au fur et à mesure que la technologie progresse, les femmes et les jeunes filles sont laissées à la traîne, selon lui « des siècles de discrimination et de stéréotypes néfastes ont créé un énorme fossé entre les genres dans le domaine scientifique et technologique ».

Au niveau mondial, les filles et les femmes ne représentent qu’un tiers des effectifs dans les filières d’études relatives aux sciences, à la technologie, à l’ingénierie et aux mathématiques. Et seulement une personne sur cinq travaillant dans le domaine de l’intelligence artificielle est une femme.

Les femmes et les filles sans accès à Internet dans les pays pauvres

Trois milliards de personnes, en majorité des femmes et des jeunes filles vivant dans des pays en développement, ne sont toujours pas connectées à Internet et dans les pays les moins avancés, seules 19 % des femmes utilisent Internet. Selon António Guterres « Pour que les femmes de ces pays soient connectées au monde en ligne, il faut combattre la pauvreté et les inégalités, qui ne cessent d’augmenter ».

« Cet état a été amplifié par la pandémie de COVID-19 qui a creusé les inégalités d’accès à Internet et accentué les dangers qui guettaient les femmes et les filles en ligne », selon António Guterres, pointant du doigt la désinformation et la mésinformation à caractère misogyne qui fleurissent sur les médias sociaux et décriant le gender-trolling qui vise tout spécialement à réduire les femmes au silence et à les écarter de la vie publique.

De plus, les mégadonnées, élément essentiel à la prise des décisions politiques et commerciales, prennent rarement en compte les différences entre les genres, voire le genre féminin tout court, les produits et services portent ainsi, dès leur conception, la marque de l’inégalité entre les femmes et les hommes.

Le Secrétaire Général a exhorté à prendre des mesures sans délai pour :

  • accroître les niveaux d’éducation, de revenu et d’emploi des femmes et des filles;
  • promouvoir leur pleine participation et leur accès aux plus hautes fonctions dans les domaines scientifique et technologique;
  • créer un environnement numérique sûr pour elles.
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