Reuters Next, l’événement journalistique mondial organisé par la célèbre agence de presse, réunit des leaders mondiaux du monde des affaires, de la politique et de la finance pour des conversations critiques sur des sujets importants. Il y a été, entre autres, question de l’intelligence artificielle, des défis qu’elle pose en termes d’éthique et de sécurité, notamment pour la démocratie mais aussi de régulation. Le député européen Brando Benifei, qui dirige les négociations sur la loi sur l’IA de l’UE, a déclaré mercredi qu’il s’attendait à ce que l’AI Act soit un “modèle” que les pays du monde entier pourraient utiliser pour leur législation.
Les thèmes principaux de dette édition 2023, animée par la rédactrice en chef de Reuters, Alessandra Galloni, étaient les suivants : Finance et Banque, Climat et Durabilité, Technologie, Géopolitique, Économie et Marchés et Un Avenir Plus Juste.
Cette année, les journalistes et leurs invités se sont penchés sur les implications de l’accélération de l’IA et de l’explosion de l’IA générative qui ont d’ailleurs amené 28 pays, dont les États-Unis et la Chine, à signer la “Déclaration de Bletchley” pour coopérer en matière de sécurité de l’IA. Certains d’entre eux se sont également engagés à collaborer avec l’institut de sécurité de l’IA britannique, récemment mis en place. De son côté, le président Joe Biden a signé un décret exigeant que les développeurs de systèmes d’IA qui présentent des risques pour la sécurité nationale, l’économie, la santé publique ou la sécurité des États-Unis partagent les résultats des tests de sécurité avec le gouvernement américain avant qu’ils ne soient rendus publics.
Le Congrès américain et plusieurs pays cherchent à réglementer l’IA, l’UE devrait finaliser l’AI Act le mois prochain.
Lorsque l’AI Act a été adopté en plénière en juin dernier par le Parlement, Brando Benifei déclarait :
“Aujourd’hui, tous les regards sont tournés vers nous. Alors que les grandes entreprises technologiques tirent la sonnette d’alarme au sujet de leurs propres créations, l’Europe est allée de l’avant et a proposé une réponse concrète aux risques que l’IA commence à poser. Nous voulons exploiter le potentiel positif de l’IA en termes de créativité et de productivité, mais nous nous battrons aussi pour protéger notre position et contrer les dangers qui pèsent sur nos démocraties et nos libertés lors des négociations avec le Conseil”.
Le co-rapporteur Dragoş Tudorache (Renew, Roumanie), ajoutait :
“La loi sur l’IA donnera le ton au niveau mondial en matière de développement et de gouvernance de l’intelligence artificielle, en veillant à ce que cette technologie, appelée à transformer radicalement nos sociétés grâce aux avantages considérables qu’elle peut offrir, évolue et soit utilisée dans le respect des valeurs européennes que sont la démocratie, les droits fondamentaux et l’État de droit”.
A Reuters Next, Brando Benifei a abondé dans ce sens, pour lui, une loi telle que l’AI Act est nécessaire et tout le travail produit pourrait servir de base à la réglementation de l’IA dans d’autres pays :
“Nous avons travaillé sur ce cadre de risque qui pourrait être appliqué dans un format différent, moins contraignant que celui de l’UE, mais qui pourrait servir de modèle pour d’autres applications dans d’autres parties du monde.
Nous sommes en phase avec de nombreuses questions qui figurent dans les engagements volontaires que nous voyons partout dans le monde, mais aussi aux États-Unis. Mais nous l’avons inscrit dans une loi afin qu’il ne s’agisse pas d’un engagement volontaire”.
Il a ajouté :
“Nous pouvons élaborer cet alphabet commun parce qu’il est très important de relever des défis de plus haut niveau en matière de développement de l’IA, par exemple le risque d’utilisation de l’IA comme arme”.
Source : Reuters