C’est dans le cadre de France 2030 et du PIA4, que le Programme et Equipements Prioritaires de Recherche (PEPR) sur l’agroécologie et le numérique a été lancé officiellement début janvier en présence de Sylvie Retailleau, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et de Marc Fesneau, Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, aux côtés de Philippe Mauguin et Bruno Sportisse, PDG des organismes pilotes de ce programme, INRAE et Inria. Ce nouveau PEPR vise à accélérer la transition agroécologique grâce au numérique, et ceci au bénéfice de tous les agriculteurs
Lancé devant 150 acteurs de la recherche, de l’enseignement supérieur, de l’innovation et des filières à la Cité des Sciences et de l’Industrie, le programme est doté de 65 millions d’euros de France 2030 sur 8 ans. Ce PEPR s’intègre dans la stratégie d’accélération « Systèmes agricoles durables et équipements agricoles contribuant à la transition écologique » de France 2030, présentée par le gouvernement en novembre 2021, dont l’ambition est d’innover afin de renforcer la résilience et la compétitivité du monde agricole, afin de répondre aux défis du changement climatique et de la souveraineté alimentaire : produire en quantités suffisantes et en qualité, aussi bien d’un point de vue nutritionnel qu’environnemental.
Les équipes de recherche impliquées dans ce nouveau programme de recherche travailleront en lien avec d’autres programmes de cette stratégie d’accélération, dont le PEPR Sélection Variétale Avancée, le Grand Défi Robotique, ou encore celui portant sur le biocontrôle et les biostimulants.
Il sera copiloté par INRAE et Inria, partenaires de longue date et auteurs du Livre Blanc « Agriculture et numérique », paru en mars 2022, dressant un tableau des défis scientifiques et technologiques que la recherche française doit relever pour permettre le développement de solutions numériques et d’usages afin de faciliter les transitions agroécologique et alimentaire, en tenant compte des risques identifiés.
Accélérer la troisième révolution agricole grâce au numérique
Le monde agricole moderne a connu deux révolutions majeures : la première, après la Seconde Guerre mondiale avec la généralisation du machinisme (tracteurs, moissonneuses-batteuses…), la seconde a suivi avec la généralisation de l’agrochimie. La 3ème révolution agricole repose sur trois piliers : numérique, robotique et génétique.
Ce nouveau PEPR a pour ambition d’accélérer cette troisième révolution agricole, fondée sur le vivant et la connaissance. Dans ce but, il financera des travaux de recherche de haut niveau et accompagnera l’innovation et son déploiement dans les territoires.
Il permettra également de renforcer l’action académique dans ces domaines, en particulier en associant étroitement les grandes universités de recherche et de fédérer un écosystème de recherche à l’interface entre agroécologie et numérique, travaillant autour de quatre axes :
- L’accompagnement des changements de pratiques en étudiant la place et le rôle des
technologies, leurs impacts, et les politiques publiques ; - La caractérisation des ressources génétiques animales et végétales, afin d’évaluer leur
potentiel en faveur de l’agroécologie et favoriser leur déploiement ; - Le développement des nouvelles générations d’agroéquipements, grâce aux technologies
numériques et à la robotisation. Elles assisteront les agriculteurs dans leur travail et permettront par exemple d’améliorer la santé des animaux et leur bien-être grâce à des bâtiments d’élevage connectés où de réduire l’usage de produits phytosanitaires par une agriculture de précision ; - Le développement des outils numériques d’aide à la décision, en particulier d’intelligence
artificielle pour la collecte puis l’analyse des données en agriculture, au service de pratiques agricoles plus efficaces.
