IA et Armée : Sébastien Lecornu annonce la création d’AMIAD et l’acquisition d’un supercalculateur

Vendredi dernier, en visite à l’Ecole Polytechnique de Palaiseau dans l’Essonne, Sébastien Lecornu, Ministre des Armées, a dévoilé la prochaine création d’AMIAD, (Agence Ministérielle pour l’IA de Défense) dont le pôle de recherche sera situé sur le site même de l’école. Il a également annoncé que son ministère allait se doter de son propre supercalculateur le plus gros dédié à l’IA et classifié en Europe” d’ici 2025.

En avril 2019, Florence Parly, Ministre des Armées, présentait sa stratégie sur l’intelligence artificielle, rappelant qu’il s’agissait d’une priorité pour la défense nationale française, la feuille de route était dévoilée au mois de septembre suivant. Pour le ministère, l’IA doit passer dorénavant à l’échelle industrielle.

La loi de finance pour 2024 consacre 130 millions d’euros à l’IA de Défense, un budget qui devrait être doublé d’ici la fin de la loi de programmation militaire 2024-2030, soit un total de 2 milliards d’euros dédiés au domaine. En 2026, près de 800 personnes travailleront sur l’IA au ministère des Armées.

Sébastien Lecornu a déclaré lors de sa visite à l’école d’ingénieur :

“Les Armées doivent prendre le virage de l’intelligence artificielle. C’est pourquoi j’annonce la création d’une nouvelle Agence ministérielle pour l’IA de défense (AMIAD) avant cet été. Elle aura pour mission de permettre à la France de maîtriser souverainement ces technologies pour ne pas dépendre des autres puissances”

Le volet “recherche” d’AMIAD sera basé sur le site de l’établissement, le volet  “production”, sera quant à lui installé à Bruz, près de Rennes, où se trouvent le 2ème Régiment du matériel (2e Rmat), spécialisé dans la maintenance des matériels de l’Armée de terre, mais également le site de DGA Maîtrise de l’information, expert technique du ministère des Armées, notamment en matière de cybersécurité.

L’agence, à laquelle seront consacrés environ 300 millions d’euros chaque année, devrait compter, à terme, 300 personnes dont des chercheurs et des experts civils et militaires. Elle sera dirigée par Bertrand Rondepierre, polytechnicien et normalien (ENS Cachan), rapporteur de la mission Villani sur l’IA.  Il a été “Product Manager & Architecte IA – Big Data” à la DGA entre 2013 et octobre 2018 avant de rejoindre le mois suivant Google Deepmind comme “Future Products Program lead” jusqu’en décembre dernier.

Pour traiter les données “secret défense”, l’agence disposera de son propre supercalculateur auquel le Ministère va consacrer entre 200 et 300 millions. Il devrait entrer en service dès l’année prochaine, les entreprises de la base industrielle et technologique de défense y auront également accès tout comme d’autres ministères.

De nombreux projets autour de l’IA sont d’ores et déjà en cours de développement, notamment celui de développer une solution d’analyse automatisée de l’acoustique sous-marine dans le but d’assister le travail des “oreilles d’or” de la Marine nationale.

Sébastien Lecornu commente :

“Le saut technologique que représente l’intelligence artificielle est sans doute celui qui révolutionnera la manière de faire la guerre. Ou même, plus important encore, de l’éviter comme l’atome en son temps”. 

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