Étude internationale BSI : « Le monde, la France et l’IA, entre méfiance et interrogations »

Une enquête menée récemment par la société de normalisation et d’amélioration des entreprises BSI révèle que la France, tout comme d’autres économies européennes telles que le Royaume-Uni et l’Allemagne, fait face à un manque de confiance dans l’IA dû principalement au faible niveau de connaissances et de compréhension du public en la matière. Pendant ce temps, la Chine et l’Inde, de leur côté, réalisent le potentiel de l’IA en tant que force positive dans des domaines tels que les soins de santé, la sécurité alimentaire et le développement durable.

Le sondage de BSI sur la confiance en l’IA, mené auprès de 10 000 répondants dans neuf pays, met en évidence les rapports mondiaux à l’égard du potentiel de l’IA pour façonner positivement l’avenir de la société. Plus de la moitié (52%) se montrent enthousiastes quant à la manière dont l’IA peut être bénéfique en améliorant la précision des diagnostics médicaux, tandis que près de la moitié (49%) accueillent favorablement l’apport de la technologie dans la réduction du gaspillage alimentaire. De plus, 52% des personnes interrogées estiment que l’IA peut contribuer à créer un environnement plus économe en énergie.

Les Français, partagés entre l’utilisation et la confiance

Seulement 26% des personnes interrogées en France indiquent avoir recours à l’IA dans leur travail au quotidien, et seulement 39% prévoient qu’elle fera partie de leurs missions d’ici 2030. Près de la moitié des participants français expriment le souhait de voir des directives internationales mises en place pour assurer une utilisation sécurisée de l’IA. Cela souligne l’importance des mécanismes de contrôle visant à garantir une utilisation éthique et sûre de l’IA, tout en favorisant la confiance. Ces résultats sont publiés au moment où la loi européenne sur l’intelligence artificielle, premier cadre juridique complet au monde pour l’IA, se trouve dans les dernières étapes des négociations en vue de son adoption.

Cependant, bien que les individus aient conscience des opportunités, la confiance en l’intelligence artificielle est globalement faible. Par exemple, seulement 22% des Français font davantage confiance à l’IA qu’aux humains pour détecter des problèmes de contamination alimentaire (chiffre qui atteint 38% pour les Chinois).

68% estiment que les patients devraient être informés lorsqu’on a recours à des outils d’IA dans le cadre de diagnostics ou de traitements médicaux, mais seulement 50% pensent que les consommateurs vulnérables ont besoin de mesures de protection en matière d’IA, tandis que 73% des Indiens soutiennent cette idée.

De plus, bien que de nombreuses personnes utilisent actuellement des technologies d’IA (par exemple, 57% utilisent la reconnaissance faciale pour se connecter à leur application bancaire), seuls 27% des Français ont conscience que ces technologies ont recours à l’IA (chiffre qui monte à 66 % pour les Chinois).

Il existe donc une réelle opportunité en matière d’éducation visant à développer la compréhension de l’IA et à habiliter les individus à tirer parti de ses capacités de manière collective.

Un fossé culturel dans l’adoption des technologies, les Français loin derrière

L’étude de BSI accompagne le lancement de la collection d’essais intitulée Shaping Society 5.0″, qui explore le rôle de l’IA en tant que partenaire du progrès.

Elle met en évidence l’importance de cultiver la confiance et de favoriser la connaissance, étant donné que de nombreuses personnes s’attendent à ce que l’IA soit banalisée d’ici 2030, notamment pour :

  • L’éclairage automatisé pour la maison (pour 42% des Français et 63% des Chinois) ;
  • Les véhicules autonomes (pour seulement 30% des Français vs 55% des Chinois) ou l’identification biométrique pour les voyages et déplacements (pour 36% des Français contre plus de la moitié des Indiens) ;
  • Moins de 20% des Français anticipent une utilisation régulière de l’IA à l’école d’ici seulement sept ans, alors que plus de 40% des Chinois y sont favorables.

La France, parmi d’autres pays européens, accuse un retard en matière d’adoption de l’IA, avec un taux d’utilisation de seulement 26%, tandis que la Chine et l’Inde, deux des économies les plus dynamiques, ouvrent la voie.

La Chine affiche un taux d’utilisation quotidienne de l’IA de 70%, tandis que l’Inde suit de près avec 64%. De plus, ces pays ont de grandes attentes pour l’avenir : 86% et 89% respectivement prévoient une intégration généralisée de l’IA dans leur marché d’ici à 2030.

En revanche, l’Europe est à la traîne, avec la France à 26%, le Royaume-Uni à 29%, les Pays-Bas à 30% et l’Allemagne à 33%. Le Japon affiche le taux d’adoption le plus bas de tous, avec seulement 15%.

2050 : la technologie au service de l’environnement et du progrès sociétal

Il y a clairement une intention de mettre l’IA au service du progrès sociétal. D’ici à 2050, 29% des Français considèrent qu’il est essentiel que l’IA contribue à la réduction de l’impact environnemental, tandis que la moitié d’entre eux estiment qu’elle améliorera les diagnostics médicaux (contre seulement 40% en Australie), et 24% pensent qu’elle contribuera à accroître l’équité sociale et à réduire les inégalités (pour seulement 16% aux États-Unis).

Près d’une personne interrogée sur cinq (18%) estime que la priorité pour l’IA est de rendre la semaine de travail de quatre jours accessibles à tous. Pour 50% des Français, l’IA pourrait être utilisée de manière plus efficace pour prendre en charge des tâches pour lesquelles les humains manquent de temps (contre 73% en Inde).

De plus, 53% déclarent qu’avec une formation, ils seraient disposés à faire confiance à l’IA pour accomplir certaines parties de leur travail, y compris les tâches les moins complexes. En revanche, ce chiffre tombe à 33% pour les Français.

Denelise L’Ecluse, Directrice Générale, Assurance – Europe continentale, BSI, déclare :

“L’étendue des impacts potentiels de l’IA sur notre avenir suscite une certaine réticence face à l’inconnu. Toutefois, cette réticence peut être surmontée en renforçant notre compréhension de cette technologie et en reconnaissant que l’apport humain restera indispensable pour exploiter pleinement ses avantages. Il est également essentiel de mettre en place des réglementations pour guider son utilisation et établir la confiance nécessaire.

Il est maintenant temps pour nous de travailler en collaboration à l’échelle mondiale afin de trouver un équilibre entre le potentiel immense de cet outil et les exigences d’une utilisation crédible, authentique, bien exécutée et bien réglementée. En comblant le déficit de confiance et en instaurant les mécanismes de contrôle appropriés, nous pourrons exploiter l’IA de manière bénéfique dans tous les aspects de la vie et de la société, en en tirant le meilleur parti”.

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