Comment Deezer veut détecter les contenus générés par l’IA pour protéger l’avenir du streaming musical

Deezer, plateforme française de streaming musical, a annoncé hier construire « une gamme d’outils à la pointe de la technologie, afin de garantir un avenir du streaming musical transparent et équitable ». Son objectif est d’aider les artistes et les labels à mieux monétiser leur musique, à lutter contre la fraude et à créer une meilleure expérience utilisateur pour les fans.

Créée en 2007 par Daniel Marhely et Jonathan Benassaya, Deezer annonçait un catalogue de plus de 90 millions de titres en qualité Hi Fi l’an passé, plus fourni que ceux de ses concurrents Amazon Music, Apple Music ou Spotify.

La société a mis au point un logiciel capable de détecter les contenus générés par l’IA sur sa plateforme, notamment les chansons où les voix d’artistes reconnus sont clonées.

Jeronimo Folgueira, PDG de Deezer, explique:

« Avec plus de 100 000 nouveaux titres téléchargés par jour sur notre plateforme, il devient de plus en plus important de privilégier la qualité à la quantité et de défendre les vrais artistes qui créent un contenu de grande valeur ».

Il ajoute :

« En tant que plateforme de streaming leader, Deezer a la responsabilité de créer un environnement équitable et transparent pour la consommation de musique. Notre objectif est d’éliminer les contenus illégaux et frauduleux, d’accroître la transparence et de développer un nouveau système de rémunération où les artistes professionnels sont récompensés pour la création de contenus de valeur. C’est pourquoi nous nous sommes engagés dans le débat sur un nouveau modèle centré sur l’artiste, et nous développons également des outils pour détecter les contenus générés par des IA ».

Deezer vise à développer un système de marquage pour la musique créée par l’IA générative, à commencer par les chansons utilisant des voix synthétiques d’artistes existants. Ces informations seront utilisées pour signaler aux artistes, labels et utilisateurs le contenu généré par l’IA sur la plateforme, afin de réduire les activités frauduleuses et de développer un modèle de rémunération qui fasse la distinction entre les différents types de création musicale.

Jeronimo Folgueira affirme :

« L’IA peut être utilisée pour créer de nouveaux contenus incroyables et je pense que l’utilisation de l’IA générative présente des avantages considérables, mais nous devons nous assurer que cela se fait de manière responsable. Nous avons l’occasion de faire les choses correctement dès le début de la révolution de l’IA et de ne pas commettre les mêmes erreurs que les géants des réseaux sociaux lorsque les “fake news” ont commencé à inonder leurs plateformes. Nous le devons aux artistes, aux labels et aux fans ».

Exploitant l’expertise en recherche sur l’IA en audio et identification de contenus de Deezer, cette boîte à outils utilisera la technologie propriétaire Radar de l’entreprise qui permet d’identifier n’importe quelle chanson à partir d’un signal radio, quand bien même celui-ci est déformé ou dénaturé,  le tempo modifié…

La voix, une propriété intellectuelle ?

On trouve de plus en plus de contenu généré par l’IA dans le domaine musical sur des plateformes comme Tik Tok : les utilisateurs remplacent les voix de chanteurs par d’autres artistes connus, sans leur consentement.
Une vidéo postée par David Guetta en février dernier où la voix du rappeur Eminem était clonée dans une chanson a entraîné de nombreuses réactions. Le DJ y expliquait ensuite sa démarche :

« J’ai tapé : « écrivez un couplet dans le style d’Eminem sur la future rave », et je suis allé sur un autre site Web d’IA qui peut recréer la voix. J’ai mis le texte dedans et j’ai joué le disque et les gens sont devenus fous ».

Pour lui, “l’IA est l’avenir de la musique” et doit être vue comme un outil. Son intention n’était pas de commercialiser ce titre mais selon une interview donnée à la BBC “d’ouvrir la discussion pour une prise de conscience”.

La propriété intellectuelle s’exerce-t-elle sur une voix ?

Andres Guadamuz, Maître de conférences en droit de la propriété intellectuelle à l’Université du Sussex, dont les travaux s’adressent notamment à l’IA et le droit d’auteur, a déclaré à l’AFP :

« Ce que vous protégez avec le droit d’auteur, c’est l’expression d’une idée, et la voix n’est pas vraiment cela ».

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