Créé en 2011, le Conseil national du numérique (CNNum) est une instance consultative indépendante chargée de conduire une réflexion ouverte sur la relation complexe des humains au numérique. Via Cénum, sa lettre d’information, il partage les analyses et points de vue de ses membres sur les enjeux liés aux intelligences artificielles notamment génératives et sur l’approche à adopter pour mettre la régulation au service de l’innovation, soulignant l’importance de transformer les IA extractives en instruments de richesse collective.
Le collège interdisciplinaire du CNNum est composé de membres bénévoles nommés pour deux ans par le Premier ministre aux domaines de compétences variés (sociologue, économiste, philosophe, psychologue, anthropologue, informaticien, avocat, journaliste…) et de parlementaires désignés par les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat. Le Conseil est placé auprès du ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications. Nommée par arrêté du 15 février 2021, la présente mandature a été prolongée jusqu’en avril 2023.
Pour faire circuler les idées et les initiatives, il a créé la newsletter Cénum. Données, travail, environnement, celle-ci propose une sélection de perspectives soulignant l’importance de créer un cadre réglementaire qui favorise la responsabilité, la transparence et la participation de tous les acteurs, avec un objectif clair : faire de l’IA un instrument au service de notre richesse collective.
Réguler l’intelligence artificielle pour en faire un instrument de notre richesse collective, c’est donner la chance à tout un chacun d’en être l’acteur
Célia Zolynski, professeure de droit à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Jean Cattan signent un article dans le media AOC sur les récentes avancées du texte de règlement européen sur l’intelligence artificielle où ils soulignent l’importance de cultiver les richesses collectives, impliquant tous les acteurs dans un processus démocratique pour éviter les angles morts, prévenir les risques et favoriser une innovation équilibrée. Ils appellent à un agenda positif de régulation de l’IA pour cultiver nos richesses face à des IA d’abord extractives. Un article à lire ici
Ouvrir les infrastructures et les modèles
La résolution du Parlement européen visant à agir contre le design addictif de certaines grandes plateformes a été adoptée ! Une avancée prometteuse relayée par le CNNum qui fait écho aux travaux du Conseil sur l’économie de l’attention. À l’initiative de la députée Stéphanie Yon-Courtin, cette résolution appelle la Commission européenne à explorer l’opportunité d’ouvrir l’infrastructure des réseaux sociaux dans le but d’offrir à l’utilisateur la possibilité de configurer son expérience et de rétablir une forme de concurrence sur le marché des réseaux sociaux. Une dynamique d’ouverture qui, on l’espère, influera sur les réflexions autour des IA ! Non sans lien, le rapport annuel sur la politique de concurrence du Parlement européen porté lui aussi par Stéphanie Yon-Courtin relève la nécessité de penser l’application du règlement sur les marchés numériques aux IA génératives, là aussi afin de favoriser l’ouverture des modèles, les effets de leur intégration dans d’autres écosystèmes et la contestabilité des positions acquises.
Il faut créer un mécanisme de proximité où l’on pourrait parler d’IA à des dizaines de millions de Français
Gilles Babinet a également répondu aux questions du Sénat mercredi 14 décembre sur les grands défis sociétaux qui entourent les IA génératives. Il appelle à créer des espaces de débat pour se former sur ces sujets à destination de tous, quel que soit notre âge ou notre catégorie sociale. Une étape nécessaire pour mettre l’IA à disposition de toute la société et ne pas s’enfermer dans un modèle consumériste ou de surveillance.
Mettre la technologie non plus au service du consumérisme mais de la transition environnementale
L’IA est-elle une solution pour lutter contre le réchauffement climatique ? Gilles Babinet était invité sur le plateau de “La piste de la francophonie pour la planète”, l’émission de TV5 monde dédiée à la transition écologique. Avec Julie Deshayes, océanographe et chercheuse au CNRS et Julien Mozziconacci, professeur de biologie au muséum d’histoire naturelle, ils ont évoqué les enjeux d’optimisation de consommation de technologies encore extrêmement énergivores. À visionner ici.
Pour une “conscientisation” des enjeux de l’intelligence artificielle
Pour la Fondation pour l’innovation politique, Anne Alombert souligne le défi majeur de l’externalisation de la pensée et s’interroge sur le risque de perte d’autonomie face à des algorithmes omniprésents. Elle appelle à une conscientisation des enjeux liés à l’IA et met en garde contre l’industrialisation des esprits. À lire ici.
Joëlle Toledano a soutenu lors de “Médias en Seine” la nécessité, au-delà de la régulation, de se donner les moyens de rendre ces dispositions effectives et efficaces, dans un contexte où les usages des technologies évoluent très vite.
En outre, cette régulation doit se fonder sur une compréhension préalable des technologies et de leurs usages. Elle est également intervenue aux Dauphine Digital Days autour des données et de leurs conditions d’exploitation pour entraîner des modèles d’IA génératives, avec notamment Camilla Penzo du PEReN et Adrien Basdevant, avocat et membre du Conseil. Le replay est désormais disponible ici (à partir de 1h54).
On est en train d’assister non pas à un choc technologique mais une démocratisation de la technologie
Le 21 novembre dernier, Adrien Basdevant intervenait dans le cadre de l’événement #WeareFrenchTouch lors d’une table ronde avec plusieurs experts sur les opportunités et défis pour la création de contenus engendrés par les IA génératives. Comment faire en sorte d’afficher les sources dont s’inspire ChatGPT ? Comment certifier un contenu non généré par une IA ? Un échange à visionner ici.
Dans le cadre du partenariat avec l’édition nationale de Numérique en Commun[s], le CNNum a co-animé avec Justine Burkey, responsable d’espace de médiation numérique au sein de La Fruitière numérique à Lourmarin, un atelier intitulé ChatGPT et IA génératives : quel impact sur le travail des médiateurs numériques ?
Devant une salle pleine, les participants, pour beaucoup des conseillers numériques France Services, médiateurs numériques ou encore travailleurs sociaux, ont échangé sur l’utilisation des IA génératives dans leur métier et sur la relation des publics qu’ils accompagnent avec ces nouveaux outils. La médiation a un rôle clé dans la relation Etat-citoyen et plus globalement la reconfiguration de nos relations humaines. Le compte-rendu est disponible ici.
D’un livre sur la Rome antique écrit avec ChatGPT aux débats sur nos compétences et intelligences, il n’y a qu’un pas.
Quels sont les enjeux pour les pratiques éducatives et comment s’approprier ce compagnonnage ? Éléments de réponse avec Raphaël Doan et Franck Bodin suite à la rencontre organisée lors du 48e ASDN, organisé en partenariat avec Renaissance Numérique et Réseau Canopé.
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