OpenAI se conformera à l’AI Act mais Sam Altman demande un juste équilibre entre régulation et innovation

Si les principaux acteurs de l’IA générative, OpenAI, Microsoft ou Google sont favorables à une réglementation de l’IA, le renforcement de la régulation de l’AI Act pour leurs modèles de fondation les préoccupent fortement. Preuve en est la tournée “diplomatique” européenne de Sam Altman la semaine dernière pour discuter avec les dirigeants et régulateurs de cette loi. Cependant son intention de quitter l’UE s’il ne pouvait s’y conformer, sur laquelle il est vite revenu, a été très mal perçue par les régulateurs de l’UE et Thierry Breton.

Après avoir affirmé le 16 mai dernier devant le Congrès américain que la réglementation de l’IA était cruciale et évoqué ses craintes qu’elle ne cause « des dommages significatifs à la société”, Sam Altman aimerait cependant que ChatGPT ne soit pas soumis à des règles trop sévères.

Après Madrid, Varsovie et Paris, il s’est rendu à Londres où il a déclaré avoir de nombreuses critiques sur la façon dont la loi est actuellement formulée. En effet, les eurodéputés veulent faire une distinction entre systèmes d’IA (SIA) à usage général et modèles de fondation, comme ChatGPT, en introduisant un régime plus strict pour ces derniers.

Les IA génératives devront être développées en accord avec le droit de l’UE et les droits fondamentaux, notamment la liberté d’expression, un résumé détaillé des données de formation couvertes par la loi sur le droit d’auteur devra être produit et, pour plus de transparence, il faudra afficher que le contenu a été généré par une IA.

Sam Altman a affirmé qu’OpenAI pourrait cesser ses activités au sein de l’UE si elle n’était pas en mesure de se conformer à ces exigences :

« Si nous pouvons nous y conformer, nous le ferons, et si nous ne le pouvons pas, nous cesserons de fonctionner… Nous allons essayer. Mais il y a des limites techniques à ce qui est possible ».

Ce qui a déclenché la colère du Commissaire européen Thierry Breton qui a tweeté:

« Il ne sert à rien de tenter de faire du chantage en clamant qu’en élaborant un cadre clair, l’Europe retarde le déploiement de l’IA générative. Au contraire ! Avec le “Pacte IA” que j’ai proposé, nous visons à aider les entreprises dans leur préparation ».

L’entretien entre Thierry Breton et Sundar Pichai, le PDG de Google, lui aussi inquiet par le futur AI Act et en tournée en Europe pour rencontrer les dirigeants et les leaders de l’IA , s’est beaucoup mieux passée :

« Convenu avec le PDG de Google @SundarPichai de travailler avec tous les principaux acteurs européens et non européens #AI pour déjà développer un « pacte IA » sur une base volontaire avant la date limite légale du règlement sur l’IA ».

Le revirement de Sam Altman

Bien que Brad Smith, le PDG de Microsoft, le principal investisseur d’OpenAI, soutienne Sam Altman, allant jusqu’à déclarer que les régulateurs feraient bien d’écouter « ceux d’entre nous qui en savent peut-être plus sur le domaine technique” et que la législation n’était après tout qu’une question de compromis, le PDG d’OpenAI a apaisé la polémique en tweetant vendredi dernier :

« Semaine très productive de conversations en Europe sur la meilleure façon de réglementer l’IA ! nous sommes ravis de continuer à opérer ici et n’avons bien sûr pas l’intention de partir ».

Ce à quoi Thierry Breton a répondu :

« Nous nous attendons à ce que la technologie en Europe respecte toutes nos règles, en matière de protection des données, de sécurité en ligne et d’intelligence artificielle. En Europe, ce n’est pas à la carte. Je suis heureux que @SundarPichai reconnaisse cela et qu’il s’engage à respecter toutes les règles de l’UE. »

De retour à Paris pour une visite au campus de start-ups Station F vendredi dernier, Sam Altman a dit avoir parlé “de la façon de trouver le bon équilibre entre la protection avec cette technologie et la laisser prospérer” avec Emmanuel Macron lors de leur rencontre. Il a réitéré l’intention d’OpenAI de se conformer à l’AI Act ajoutant :

« Nous aimons vraiment l’Europe mais nous voulons nous assurer que nous en sommes techniquement capables ». 

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