Intelligence artificielle : L’Europe présente son projet pour l’investissement et l’encadrement de l’IA

Commission, Europe, éthique, enjeux

De nombreux pays, dont la France, se dotent d’un plan d’action concernant l’intelligence artificielle. Enjeux économiques, éthiques mais également sociaux et juridiques sont au coeur des discussions et la Commission européenne a présenté ce 25 avril son approche sur le sujet. Il s’agit d’une série de mesures visant à mettre l’intelligence artificielle au service des citoyens européens et à stimuler la compétitivité de l’Europe dans ce domaine (CP).

La Commission propose une approche en trois volets pour accroître les investissements publics et privés dans l’IA, se préparer aux changements socio-économiques et établir un cadre éthique et juridique approprié. Cette initiative répond à la demande des dirigeants européens de définir une approche européenne en matière d’IA.

M. Andrus Ansip, vice-président pour le marché unique numérique, a déclaré:

« À l’instar de la machine à vapeur ou de l’électricité dans le passé, l’intelligence artificielle est en train de transformer notre monde. Elle pose de nouveaux défis que les États membres de l’UE doivent relever ensemble, pour faire de l’IA un succès qui profite à tout un chacun. Nous devons investir au moins 20 milliards d’euros d’ici à la fin de l’année 2020. La Commission joue son rôle: nous entendons aujourd’hui donner une impulsion d’une part, aux chercheurs, pour leur permettre de développer la prochaine génération de technologies et d’applications de l’intelligence artificielle et, d’autre part, aux entreprises, pour qu’elles soient en mesure de les intégrer. »

L’Europe peut compter dans le domaine de l’IA sur des chercheurs, des laboratoires et des start-ups de très haut niveau. L’UE figure également en très bonne place dans le domaine de la robotique et dispose d’entreprises de premier plan au niveau mondial dans les secteurs du transport, des soins de santé et de la fabrication, qui devraient miser sur l’IA pour rester compétitives. Toutefois, la forte concurrence internationale exige une action coordonnée de la part de l’UE si celle-ci souhaite être en première ligne dans le développement de l’IA.

Renforcer le soutien financier et encourager les secteurs public et privé à adopter l’IA

L’UE (secteurs public et privé confondus) devrait accroître les investissements en matière de recherche et d’innovation dans l’IA d’au moins 20 milliards d’euros d’ici à la fin de 2020. Pour soutenir ces efforts, la Commission a décidé de porter ses investissements à 1,5 milliard d’euros pour la période 2018-2020, dans le cadre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020. Cet investissement devrait mobiliser 2,5 milliards d’euros supplémentaires provenant des partenariats public-privé existants, par exemple dans les mégadonnées et la robotique. Il soutiendra le développement de l’IA dans des secteurs clés, des transports à la santé, permettra de connecter et de renforcer les centres de recherche en IA dans l’ensemble de l’Europe, et encouragera les essais et l’expérimentation. Par ailleurs, la Commission apportera son soutien à la mise en place d’une «plateforme d’IA à la demande» qui permettra à tous les utilisateurs d’accéder aux ressources utiles en la matière au sein de l’UE.

En outre, le Fonds européen pour les investissements stratégiques sera mobilisé afin d’aider les entreprises et les start-ups, grâce à un soutien supplémentaire, à investir dans l’IA. Ce Fonds vise à mobiliser plus de 500 millions d’euros d’investissements au total d’ici à 2020 dans une palette de secteurs clés.

La Commission poursuivra également ses efforts en vue de créer un environnement propice aux investissements. Comme les données sont la matière première pour la plupart des technologies de l’IA, la Commission propose une législation visant à ouvrir davantage de données à la réutilisation et des mesures destinées à rendre plus facile l’échange de données. Les données concernées peuvent provenir des services publics et couvrir l’environnement ainsi que la recherche et la santé.

Se préparer aux changements socio-économiques provoqués par l’IA

L’émergence de l’IA va donner lieu à la création de nombreux emplois, mais va en faire disparaître d’autres; en tout état de cause, la plupart seront transformés. La Commission encourage les États membres à moderniser leurs systèmes d’éducation et de formation et à soutenir les transitions sur le marché du travail en s’appuyant sur le socle européen des droits sociaux. La Commission soutiendra les partenariats entre les entreprises et le monde éducatif afin d’attirer et de retenir un plus grand nombre de talents en Europe, elle instaurera des programmes de formation spécialisés avec le soutien financier du Fonds social européen, et elle promouvra les aptitudes et les compétences numériques, les compétences dans le domaine des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STEM), l’esprit d’entreprise et la créativité. Les propositions relevant du prochain cadre financier pluriannuel de l’UE (2021-2027) comprendront un soutien renforcé à la formation dans les compétences numériques avancées, y compris en ce qui concerne l’expertise spécifique à l’IA.

Assurer la mise en place d’un cadre éthique et juridique approprié

Comme toute technologie transformatrice, l’IA est susceptible de soulever de nouvelles questions éthiques et juridiques, liées à la responsabilité ou à la prise de décisions potentiellement partiales. «Nouvelles technologies» ne devrait pas rimer avec nouvelles valeurs. La Commission présentera, d’ici à la fin de 2018, des lignes directrices en matière d’éthique au regard du développement de l’IA, qui s’inscriront dans le droit fil de la Charte des droits fondamentaux de l’UE, tiendront compte de principes tels que la protection des données et la transparence, et s’appuieront sur les travaux du Groupe européen d’éthique des sciences et des nouvelles technologies. Afin de contribuer à l’élaboration de ces lignes directrices, la Commission réunira toutes les parties prenantes dans le cadre d’une Alliance européenne pour l’IA. D’ici la mi-2019, la Commission publiera également des orientations relatives à l’interprétation de la directive sur la responsabilité du fait des produits à la lumière de l’évolution technologique, afin d’assurer la clarté juridique pour les consommateurs et les producteurs en cas de produits défectueux.

Prochaines étapes

L’annonce faite aujourd’hui et la déclaration de coopération signée par 24 États membres et la Norvège le 10 avril 2018 marquent le point de départ de l’élaboration par la Commission et les États membres, d’ici à la fin de l’année, d’un plan coordonné en matière d’IA. Le principal objectif est de maximiser l’impact des investissements aux niveaux de l’UE et des États membres, d’encourager la coopération à travers l’UE, d’échanger les meilleures pratiques et de définir la voie à suivre ensemble, de manière à garantir la compétitivité globale de l’UE dans ce secteur. La Commission continuera également à investir dans des initiatives essentielles pour l’IA, y compris dans le développement de composants et de systèmes électroniques plus efficaces (comme les microplaquettes spécialement fabriquées pour les opérations d’IA), de calculateurs à haute performance de rang mondial, ainsi que dans des projets phare sur les technologies quantiques et sur la cartographie du cerveau humain.

Historique du dossier

L’IA n’est pas de la science-fiction: elle fait d’ores et déjà partie de la vie quotidienne, lorsque nous utilisons un assistant personnel virtuel pour organiser notre journée ou notre téléphone pour nous proposer de la musique susceptible de correspondre à nos goûts. En plus de constituer une aide dans la vie quotidienne, les systèmes intelligents apportent des solutions aux grandes problématiques mondiales: le traitement des maladies chroniques, la lutte contre le changement climatique et l’anticipation des menaces qui pèsent sur la cybersécurité. L’IA est devenue l’une des technologies les plus stratégiques du 21e siècle.

L’UE veut être à la pointe de cette évolution et, d’ailleurs, de nombreuses avancées récentes dans l’IA sont à mettre au crédit de laboratoires européens. Les entreprises européennes représentent environ un quart de la production mondiale dans le domaine de la robotique industrielle et de la robotique pour services professionnels.

Pour de plus amples informations

Questions et réponses sur l’intelligence artificielle
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